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Critique de Sharon


La transsexualité n'est pas un sujet qui est abordée dans la littérature jeunesse - ni dans la littérature tout court, d'ailleurs. Les seul auteurs à le faire (à ma connaissance) est Marie-Aude Murail dans la série Sauveur et fils - j'ai presque envie de dire "comme par hasard", puisqu'elle est une des rares auteurs jeunesse à ne reculer devant aucun sujet et Jean-Noël Sciarini et son magnifique Garçon bientôt oublié . Quant aux romans de littérature contemporaine que je connais, ils font toujours passer les transexuels pour des monstres, et puis c'est tout.
"Monstre", c'est pourtant ainsi que Leo est qualifié - et se qualifie lui-même. Né fille, doté d'une soeur jumelle, il ne s'est jamais posé la question : il était un garçon, point final. Il a eu la chance de trouver des personnes qui l'écoutent et qui l'aident. Non, tout n'est pas idyllique dans la vie de Leo, et Jenny, sa thérapeute, Amber, sa jumelle, Tia, sa petite soeur, sont bien les seuls êtres positifs de sa vie. Jusqu'à sa rencontre avec David.
David vit dans une famille aisée, et c'est tout naturellement qu'il s'est retrouvé scolarisé dans le lycée huppé de la ville. David, quand il lui a été demandé par son instituteur ce qu'il voulait être quand il serait grand, a répondu  "une fille". Depuis, personne ne lui en parle, tous font comme si tout allait bien. Il tient un journal de ses transformations physiques, mais comment ne pas se transformer, comment être accepté par les autres. Ses deux meilleurs amis, tout aussi atypiques que lui, sont au courant de tout, et il cherche toujours comment le dire à ses parents.
Même si ces deux solitaires se rencontrent, et finissent pas se soutenir - oh, pas au premier regard, non, nous ne sommes pas dans une bluette, mais dans un roman de littérature jeunesse réaliste - cela ne veut pas dire que leur parcours n'est pas jalonné de petits défis, de brimades, d'épreuves. Ils sont bien réels, même s'ils sont plus faciles à affronter et à surmonter quand on est épaulé par les siens et quand l'on a conscience que ce n'est pas facile pour eux non plus.
J'ai aimé aussi la vision qui était donné du système scolaire. Il n'est pas parfait, certaines décisions pourront étonnés, mais au moins il agit, et ne se voilent pas la face sur l'existence de ses enfants différents.
Je terminerai par là où j'aurai dû commencer : la couverture. Elle est très réussie parce qu'elle ne donne pas un visage aux personnages, au lecteur d'imaginer David, Léo, et tous les autres.
Normal(e), un livre à mettre entre toutes les mains - à partir de 13/14 ans.
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