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Critique de Presence


Ce tome regroupe les épisodes 86 à 93 de la série mensuelle, initialement parus en 2009/2010.

L'épisode 86 est dessiné par Jim Fern et il raconte comment Mister Dark a été emprisonné par les forces de l'Adversaire, il y a bien longtemps. le conte en lui-même n'a rien de bien palpitant. Il permet de dévoiler un peu du passé de ce personnage et de rappeler que l'administration de l'Adversaire était d'une efficacité redoutable. Les illustrations de Jim Fern sont toujours un peu fades. Les personnages semblent tous atteint d'une forme de raideur dans les postures et dans les gestes. Et il ne réussit pas à atteindre des représentations assez détachées de la réalité pour acquérir cet aspect iconique et légèrement impossible que l'on peut associer à une fable ou à un conte.

Épisodes 87 à 91 (dessins de Mark Buckingham, encrés par Andrew Pepoy, Steve Leialoha et Daniel Green) - À la Ferme les sorcières s'interrogent sur l'attitude à adopter. Frau Totenkinder a bien décelé la menace représentée par Mister Dark et elle décide de quitter la communauté pour préparer la riposte. Ozma (la jeune fille blonde) en profite pour mettre ses collègues au pied du mur et exiger d'eux qu'ils choisissent un nouveau responsable des sorcières. Bufkin et la tête de Frankenstein se trouvent toujours dans le bureau administratif des Fables qui a été séparé de la réalité et dont ils ne peuvent pas sortir. Or dans ce même secteur, Baba Yaga rôde libérée des enchantements qui la retenaient prisonnière. Heureusement Bufkin peut compter sur l'aide du miroir magique. le maire King Cole doit regarder la réalité en face : toutes les richesses des Fables sont restées à New York et sont devenues inaccessibles. Or la Ferme doit absolument disposer de fonds pour financer la nourriture des habitants, la maintenance et les consommables des machines agricoles qui permettent de cultiver de quoi nourrir les animaux, et autres bêtes. Geppetto s'est remis de l'attaque dont il a été la victime, il a réussi à trouver un allié inattendu dans le monde terrestre et il revient à la Ferme pour proposer sa protection, sous condition. Et le lecteur apprend enfin à qui est destiné ce que tricotait Frau Totenkinder.

Ils sont tous là et c'est toujours un plaisir de les retrouver : Bigby et Snowhite, Beauty et la Bête, Bufkin, Frau Totenkinder, King Cole et bien d'autres encore. Bill Willingham prend bien soin de maintenir un rythme assez rapide (pour cette série) pour éviter de se réinstaller dans une position confortable. Il met en avant un personnage que l'on n'attendait pas dans le premier rôle. Et en prime l'heure est venue pour Frau Totenkinder de jouer un rôle proactif. Il développe également de nouveaux personnages tels que Ozma (la reine du royaume d'Oz) et un chat très furtif. Enfin il n'oublie pas l'héritage du royaume de l'Adversaire. La question de la gestion des territoires de l'Adversaire reste entière et fait ressortir le manque cruel de pouvoir central après la défaite de son monarque. Mais le lecteur a quand même le sentiment de repartir dans une dynamique de conflit similaire à celle contre l'adversaire, ce donne un petit goût de déjà lu.

Mark Buckingham est de retour en pleine forme pour les illustrations avec toujours ces formes à la Jack Kirby qui donnent une allure de plus "grand que nature" aux fables. Malheureusement tous les encreurs ne sont pas de la même trempe et certains se fourvoient dans des encrages en traits fins qui diminuent un peu la force des illustrations. Buckingham présente une Baba Yaga bien pervertie et une Frau Totenkinder qui force la sympathie. Bufkin dépasse son personnage de bouffon maladroit tout en gardant une allure empreinte de maladresse, un vrai tour de force graphique. La bouille des pantins de bois de Geppetto reste irrésistible en mélangeant un coté enfantin avec une rouerie de grand père. Impossible également de résister aux souris postières ou aux gardes du corps de Geppetto. Enfin l'état de Rose Red fait vraiment peine à voir.

Épisodes 92 & 93 (dessins de David Lapham) - Dans le royaume de Flycatcher, se déroulent les championnats annuels de baseball. Cette année, les ogres sont en finale contre les humains, et ce sont les premiers qui gagnent. Après une soirée de festivités très arrosée, le batteur se trompe de chemin pour rentrer chez lui et, la faim le tenaillant, il finit par manger un écureuil parlant. Flycatcher doit rendre la justice en public à l'encontre du premier criminel de son royaume.

La série Fables reprend son rythme de croisière après le crossover avec la série "Jack of Fables" et le lecteur assiste donc au retour des épisodes annexes, qui permettent à Mark Buckingham d'avoir le temps de dessiner l'histoire principale. Flycatcher doit faire face à ses obligations de souverain et le choix est cornélien. Willingham nous livre une scène de prétoire bien construite, sans être très originale. Il en profite également pour développer les relations existant entre Flycatcher et le Petit Chaperon Rouge. Les dessins de Lapham sont dans le registre de ceux de Buckingham, sans disposer du fini à la Kirby.

Bill Willingham invite le lecteur à retrouver tous les personnages qu'il aime bien, face à un nouvel adversaire et exilés à la Ferme. Pourtant il flotte un léger parfum de redite.
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