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Critique de tynn


« Les bijoux bleus des femmes portent la signature des hommes. L'outil, bois ou fer, et le nombre de coups, déterminent la nuance de bleu »

Bien joli titre que propose Katherine Winkler pour son premier roman inspiré de faits réels: la descente aux enfers d'une jeune kurde mariée à 13 ans, esclave conjugale d'un mari brutal qui la passe à tabac quotidiennement, mère de jeunes trois enfants, eux aussi communément battus comme plâtre.

Des petits chapitres courts pour des tranches de vie, une construction minimaliste, des mots simples, rudes, qui claquent comme les coups sur la peau. Une plume appropriée pour éloigner le cauchemar du quotidien. Juste les faits, car jamais ne s'expriment les sentiments de douleur, de révolte, de haine. Par atavisme archaïque, la femme battue n'est que silence assourdissant. À peine voit-on poindre un désir de suicide pour s'échapper.

On plonge véritablement dans l'horreur en huit clos, avec très peu de contexte extérieur. Dans ce récit à une voix, jamais l'homme ne s'explique. Peut-on parler de folie ou d'obscurantisme d'une société où la femme est moins considérée que le chien?
Un témoignage éprouvant pour tenter de comprendre les abîmes mortifères de la dépendance et de l'amour mêlés, de l'impuissance personnelle et culturelle.

On lit fasciné, révolté, le souffle court, même si les faits sont connus, déjà racontés dans d'autres histoires sur des cultures arriérés et patriarcales.
Un douloureux chemin vers une intégration réussie.
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