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Critique de berni_29


Pinocchio est plus qu'une histoire, c'est un mythe. Il y a ce personnage que nous connaissons tous du conte de Carlo Collodi, qui appartient à notre imaginaire, du moins à celle de ma génération ; qui ne connaît pas en effet ce défaut qu'a Pinocchio de mentir sans cesse, et cette particularité que son nez dès lors s'allonge. Je me suis souvenu de son père Geppetto, menuisier, dépassé par son oeuvre, qui part à la recherche de sa créature fugitive, des enfants qui sont enlevés au bord d'un cirque et transformés en ânes, le ventre de la baleine dans lequel Geppetto et Pinocchio se retrouvent... Ce n'est pas le souvenir du dessin animé de Walt Disney qui m'a marqué, mais le film de Luigi Comencini, avec Nino Manfredi dans le rôle de Geppetto et Gina Lollobrigida dans le rôle de la fée...
Ici, dans ce roman graphique qui revisite l'histoire, la dimension du conte est encore présente, le mythe est préservé même si la féérie initiale est absente, quoique... On entre de plein pied dans la réalité et l'horreur de l'histoire, l'envers du décor est présent dès les premières pages. L'approche est violente et totalement déjantée... Le conte est revisité de manière contemporaine si on peut dire, la dérision et la violence sont les ficelles qui tiennent ce récit revisité par Winshluss.
Enfants, s'abstenir ! Ici, nous tombons dans quelque chose de froid, sombre et rugueux, métallique aussi puisque la marionnette de bois a fait place à un objet de fer, qui plus est, devenant une arme de guerre...
Finalement, tout est conforme au mythe originel, la pauvreté, la faim, la peur, un monde hostile, le rejet, l'exil...
Mais il y a des différences, des dissonances étonnantes, transgressives, ce nez de Pinocchio devient comme un objet de désir et même pire, puisque cet objet phallique peut aussi s'avérer devenir une arme destructrice au grand dam de ces dames, surtout lorsque le dit nez peut s'avérer devenir un lanceur de missiles...
J'ai aimé la visite des sept nains, coquins aussi à leur manière, sept nains partout, affairés...
Peu de paroles, mais pourquoi parler, pourquoi écrire, puisque le dessin est éloquent...
La part de l'enfance est pourtant préservée, la part de doute qui figure dans l'adulte aussi.
On retrouve ici le rite initiatique et cruel qui fait passer de l'enfance à l'âge d'adulte. le chemin que nous propose Winshluss est-il si différent ? Oui sans doute, quand même. Mais Giminy, la conscience éveillée de Pinocchio, est bien là, et surtout ce foutu rêve d'indépendance et de liberté, qu'on soit de bois ou de fer...
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