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Critique de Shaynning


Incontournable Mars 2021 dans la librairie où je travaille.

Se fait-on affront quand on fait dos à ses rêves? Une part de nous est-elle comateuse, laissant le quotidien et la routine nous faire lentement sombrer dans la désillusion? Un artiste qui ne cré pas est-il encore artiste?

Cet album jeunesse dont seule l'encre noirci les pages nous raconte comment un personnage va à la rencontre de son créateur. Un ours géant, bien visible, qui demande à l'homme pourquoi il ne cré plus. Un homme qui semble à chaque page de plus en plus engloutis par cette ville qu'il habite. Aleksander ne sait plus rêver et donc ne sait plus créer. Il est rentré dans le moule du parfait travailleur lambda moyen, mais visiblement , cela ne lui apporte pas le bonheur. C'est pourquoi l'ours, épauler de son ami, tenteront de pousser Aleksander à réintégrer sa vraie nature.

Nous avons une chanson très connue au Québec dont le refrain est le suivant: "J'aurais voulu être un artiste" ( Les blues du Busisnessman) dans laquelle un homme a réussi sa carrière, possède des maisons à travers le monde, est riche, etc. Mais cela ne lui apporte pas le bonheur, parce que c'est un artiste dans l'âme.

On pousse souvent nos enfants à "croire en leurs rêves", même Dinsey et autres compagnies de divertissement Jeunesse martèlent ce message, mais le paradoxe est le fait qu'on valorise la carrière à succès dans les domaines payants et socialement bien vus: médecins, fonctionnaire, avocats, etc. Très rarement les carrières artistiques. Pour la majorité des parents et des citoyens, chanter, peinturer, danser sont des hobbies. Donc le message ressembles plutôt à "Suit tes rêves...du moment que tu deviens riches, puissante et reconnu".

C'est un peu à tout ça que je réfléchissais après ma lecture. "Être sérieux", comme "être dans la moyenne", sans faire de vagues. Dévaloriser la créativité, qui n'est pas rentable. Tout ça sentait le cynisme, mais au final, Aleksander "ouvre la porte" à ses personnages, il semble sur le chemin de la guérison. C'est donc un beau message d'espoir. Peut-être ne sera-il pas l'artiste accomplis dont il rêvait enfant, mais l'art peut être quotidien, il peut être le brin de folie qui rend chaque jour unique. Un artiste peut habiller son espace tous les jours, chaque jours, en le rendant moins morne ou plus attrayant.

Un beau message.

Bon, côté dessin, ce n'est pas trop mon style, mais j'aime comment la structure a jouer un rôle, créant des atmosphères tantôt étouffantes , tantôt aérées.

Destiné au 8-11 ans environ, soit le deuxième et troisième cycle primaire.
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