AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sharon


Le Kub, qui a encore le bras gauche dans le plâtre, souvenir de sa précédente enquête, cache un secret très personnel, et il rumine. Il a beau être revenu de son exil, il pense au fameux test qu'il doit passer, le plus discrètement possible, et envisage toutes les conséquences de ses résultats – les traitements, et la mise au placard. Séparés de sa femme, il a trouvé un dérivatif : un forum pour divorcés, non pour retrouver l'âme soeur, mais pour discuter avec d'autres hommes dans son cas. Sa tranquillité n'est que de courte durée – n'était-il pas en congé maladie ? Un meurtre spectaculaire a lieu, et il est prié d'être bon pour le service immédiatement. Ce meurtre nous montre en plus tout le bien qu'une certaine frange de la population polonaise pense des gays. La police est loin d'être épargnée – pourquoi le serait-elle, dans un pays où l'on trouve des « zones sans LGBT ? ». La nouvelle adjointe de Mortka, Anna Suchocka surnommée La Sèche est considérée comme « gouine ». L'est-elle ? Elle est surtout une femme qui a dû s'imposer dans un monde d'homme, survivre dans un monde misogyne. Elle doit aussi, en gravissant les échelons, apprendre son métier, prendre de plus en plus de responsabilité. le Kub n'est pas toujours tendre avec elle, il aurait préféré garder Kochan comme adjoint. Las ! Celui-ci veut gravir les échelons. le Kub fait donc sans lui, à qui il pouvait confier sa vie les yeux fermés.
L'enquête n'avançait guère, et un autre meurtre est commis, de manière tout aussi spectaculaire, suivi d'un troisième, extrêmement cruel. de quoi mettre sur les dents les enquêteurs, qui ne savent plus comment avancer – puisqu'ils n'ont pas de pistes. Ce n'est pas faute de chercher – dans le passé, dans le présent, particulièrement bouillonnant, comme souvent dans les pays qui découvrent les joies du capitalisme. Ah ! La création d'entreprise, l'achat d'action, le développement de nouveaux produits, que de bonheur !
Et que de vide aussi. La vie sentimentale de nombreux personnages est tristement vide, du prestigieux associé à la professeure d'une école privée. Les mariages ? Ils se finissent, même dans la très catholique Pologne, très souvent par un divorce, et c'est l'épouse, curieusement, qui tire son épingle du jeu. Ce n'est pas Mortka qui dira le contraire, cependant il assume parfaitement, pour le bien-être de ses fils. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Et Mortka de débusquer une seconde enquête criminelle. Oui « débusquer », parce qu'elle était là, sous le nez d'un autre enquêteur. Pour qu'il la voit, il aurait fallu qu'il écoute, qu'il cherche, et tant pis pour la paperasse, tant pis pour les statistique. Jusqu'à quand faut-il se battre pour que justice soit rendue ?
Un roman passionnant, de bout en bout, que je suis presque au regret d'avoir terminé. Heureusement, le tome 4, traduit lui aussi par Erik Veaux, vient de paraître.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}