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Critique de boudicca


Après "L'ombre du bourreau" voici l'intégrale d'une autre oeuvre de G. Wolfe, "Soldat des brumes", parue chez Lunes d'Encre en deux volumes. L'auteur nous propose ici un voyage au coeur même de la Grèce antique du Ve siècle avant JC, alors que la deuxième Guerre Médique bat son plein et que les tensions entre Athènes et Sparte ne cessent de croître. C'est dans ce contexte que nous suivons les traces d'un certain Latro qui se retrouve à la suite d'une bataille affligé d'une bien étrange malédiction qui le fait oublier chaque jour tout ce qu'il sait mais qui lui permet de voir les différentes divinités arpentant le monde de l'époque. le pari est osé, d'ailleurs j'ai en ce qui me concerne eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman, mais G. Wolfe remporte le défi haut la main.

L'auteur dispose d'une culture impressionnante et nous fait partager son savoir avec beaucoup d'intelligence et de subtilité. Les références historiques et mythologiques abondent et il n'est pas toujours évident pour le lecteur de toutes les relever ou les comprendre car elles relèvent pour la plupart de connaissances étymologiques très poussées. Quoi qu'il en soit, rarement un roman m'aura tant donné l'impression de véritablement saisir ce qu'a pu être cette civilisation grecque de l'Antiquité. Pourtant, si le cadre parlera certes aux amateurs d'Histoire, le fait de changer le nom d'Athènes en "Pensée", de Sparte en "Corde" ou encore de Perséphone en "La Demoiselle" finit par faire peu à peu disparaître ce sentiment de familiarité pour laisser place à un univers plus méconnu, presque onirique, et empli de mystères.

Latro, pour sa part, est un personnage qui se révèle rapidement attachant, tant par sa gentillesse naturelle et sa bravoure que par l'empathie que le lecteur peut éprouver à l'égard de sa malédiction. Cette identification au protagoniste est de plus renforcée par le choix du mode de narration, l'auteur ayant adopté la forme d'un journal intime écrit par Latro désireux de garder une trace de tout ce qu'il a pu oublier. Les autres personnages sont également très réussis, que ce soit la petite esclave Io, l'homme noir... Les plus belles scènes restent à mon sens celles des rencontres successives de notre héros avec différents êtres divins, tous plus terribles et complexes les uns que les autres, qu'il s'agisse de déesses ou de divinités inférieures comme les nymphes, les néréides... Un ouvrage complexe, donc, mais infiniment poétique et très captivant.
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