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Critique de Alfaric


Fort déçu par "Soldat des Brumes", je me suis lancé dans "Soldat d'Aretê" avec une approche différente de ma lecture.
Je me suis mis dans l'état d'esprit de Latro, en ne lisant 1 ou 2 chapitres par jour, en ne cherchant pas à comprendre ses aventures, en me laissant porter par les événements. Et bien c'était encore pire : ce fut pendant bien longtemps une sacrée purge.
Dans le tome 1 il y avait des passages fantastiques / oniriques / poétiques qui faisaient passer la pilule. Et bien dans le tome 2, j'ai eu beaucoup de mal à les trouver… Mais dans le dernier quart on revient à Athènes et Sparte, on retrouve des personnages familiers, cela devient moins fastidieux à lire donc cela devenait plaisant… Mais que ce fut long et laborieux avant d'en arriver là !

Gene Wolfe a écrit un livre de 800 pages, il a enlevé 1 chapitre sur 2 et on se retrouve avec une quarantaine d'ellipses. Et entre les livres on a droit à des super ellipses, sans parler de trucs bizarres difficilement explicable (d'où il sort l'oncle de Polos dans la 4e partie ? untel meurt, mais untel revient quand même, mais en fait ce n'est pas untel… Au secours, c'est déjà assez difficile à suivre avec toutes ces ellipses, tous ces noms propres remplacés par des épithètes, tous ces oracles fumeux, toutes ces explications qui ne font pas avancer le schmilblick d'un iota…)

On avait laissé Latro en Asie Mineure, on le retrouve en Thrace : que c'est s'est-il passé entre le 2 ? On ne le saura jamais.
Difficile d'ailleurs de s'attacher à ce personnage dont on ne sait pas grand-chose, qui ne se livre pas et qui n'évolue pas. de plus la zen attitude avec laquelle il subit sa malédiction et le flegme avec lequel il obéit aux événements interrogent. Quand on se réveille tous les matins en terrain inconnu, entouré d'inconnus, sans savoir qui vous êtes on devait être un minimum anxieux : Latro non, il est plutôt cool raoul et accepte sans broncher quasiment tout ce qu'on lui dit.

Des personnages apparaissent, disparaissent et parfois réapparaissent sans faire avancer d'un iota la quête de Latro. Qui sont-ils ? Ce n'est pas toujours clair. Que veulent-ils ? On n'en sait rien. A quoi servent-ils ? On se le demande.
L'essentiel du roman se concentre sur le sauvetage du mède Eobazus à l'aide d'un mantis boiteux d'Elis. Qui est est-il ? On n'en sait fichtre rien.
Pourquoi faut-il le sauver ? On n'en sait fichtre rien.
A quoi sert-il une fois libéré ? On n'en sait fichtre rien.
Bref un marigot littéraire auquel je n'ai absolument rien compris.
Bien que l'amnésie rétrograde de Latro nous laisse orphelin de la moitié de ce qui lui arrive, l'auteur se paye le luxe d'un paquet de répétitions dans les formules explicatives apportées de chapitres en chapitres, ou de livres en livres…
Et les aperçus des conséquences des Guerres Médiques ou des prémices de la Guerre du Péloponnèse font plutôt illusion dans la mesure où ils n'apportent finalement pas grand-chose au background, aux personnages ou à l'intrigue. Oui, car Gene Wolfe reprend tels quels des morceaux d'Hérodote, Thucydide et autres auteurs de la Grèce Classique.

Le plus littéraire des auteurs de SFFF ? Peut-être.
Oui, c'est bien écrit, oui c'est bien construit. Oui un concept fascinant bien exécuté. Mais ce 2e tome a été pour moi assez purgesque...
L'épilogue est un véritable nectar littéraire : ceux qui adorent les bons jongleurs de mots vont véritablement se régaler. Mais il constitue aussi une belle fumisterie : en 4 pages une course de char, une émeute, un assassinat, une opération de piraterie et une déclaration de guerre mais je n'ai strictement rien compris car l'auteur préfère se regarder écrire.
On est dans le postmodernisme : sans doute un livre écrit pour un public restreint auquel je n'appartiens pas. Donc je me garderais bien d'évaluer ce livre en disant de ne pas le lire ou de le lire pour vous faire votre propre opinion...
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