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Critique de chacris63


Zhu Xiao-Mei est une pianiste chinoise désormais reconnue, mais avant de connaître, un peu tardivement par rapport à ses collègues musiciens, une gloire méritée, elle a passé toute son enfance et sa jeunesse en Chine, aux pires heures de l'histoire de ce pays. En effet, née à Shanghaï en 1949, elle va grandir sous la férule impitoyable du grand Timonier, Mao Zedong. Ses parents sont cultivés, un piano a sa place dans le minuscule appartement parental. Très vite, la petite fille va montrer de réelles dispositions pour cet instrument, à tel point qu'elle entre à l'École nationale de musique pour enfants surdoués, à Pékin, à l'âge de 10 ans. Elle progresse vite, mais son apprentissage sera bloqué aussi très vite, à cause de la Révolution culturelle. Commencent alors des années plus que difficiles pour elle et ses parents, considérés comme des "Shushen Buhao" c'est à dire des bourgeois, des gens de mauvaise origine. Elle sera envoyée en camp de rééducation, bien loin du conservatoire, connaîtra les séances interminables d'auto-critique, se tiendra éloignée de ses parents car ce n'est pas une bonne attitude que d'aimer sa famille, deviendra même, à force d'endoctrinement, une bonne petite révolutionnaire. Cependant, l'amour de la musique reste ancré, enfoui en elle, et cela la sauvera au long terme. Elle réussira à faire venir son piano, qu'elle cachera dans une petite pièce froide et reculée, au camp de rééducation, à la frontière de la Mongolie. Xiao-Mei, à force de ténacité, de rêves peut-être, et aidée par certains de ses compagnons d'infortune, ou par des professeurs de musique, reviendra à Pékin et aura la chance de quitter la Chine pour les États-unis. On est en 1979, et commence alors la deuxième partie de sa vie de pianiste. Vie qui sera difficile aussi, car sa vie matérielle n'est pas florissante. Cependant, la volonté, le travail et la recherche constante de jouer le mieux possible lui feront rattraper les étapes d'une carrière entamée à 30 ans passés.
Ce récit autobiographique se déroule en deux parties, d'abord la Chine, l'enfance, l'adolescence au moment du grand bond en avant, puis la découverte de la liberté, les États-unis et bientôt le monde entier, de par les concerts. Zhu Xiao-Mei raconte simplement, sans fard ni exagération, ses tourments à la fois psychologiques et matériels, ses difficultés hors de son pays natal dues à la langue mais aussi à sa culture, très différente de celle des pays occidentaux, ses peurs, ses regrets par rapport à sa famille qu'elle a été obligée d'ignorer longtemps (sa grand-mère, notamment). C'est un récit limpide, à la fois témoignage historique sur les années Mao et intime, expliquant comment l'amour de la musique et du piano a pu sauver une jeune femme. C'est raconté dans une langue simple, chronologiquement, à grands traits peut-être, mais c'est un récit qui veut donner de l'espoir, montrer que l'on peut, si une passion nous anime, arriver à réaliser nos rêves les plus fous a priori
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