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Critique de frandj


Il s'agit d'une autobiographie, celle Zhu Xiaomei, une pianiste née à Pékin en 1949. Après la victoire de Mao Zedong, tous les Chinois sont classés en deux catégories: de bonne ou de mauvaise origine sociale. En raison de ses origines familiales, Zhu Xiaomei relève de la seconde catégorie. Cependant, elle est admise au Conservatoire de Pékin à 11 ans. Mais bientôt sa vie est bouleversée par une monstrueuse tempête politique: la Révolution Culturelle. L'agitation politique incessante rend le travail impossible.
A l'âge de 20 ans, elle est envoyée dans un camp de rééducation en Mongolie Intérieure, avec d'autres jeunes artistes: elle y restera cinq années. Son temps y est partagé entre travail agricole harassant et "bourrage de crâne". Par deux fois, elle arrive à s'évader, mais chaque fois elle doit réintégrer son camp. Malgré tout, Zhu Xiaomei n'oublie pas sa musique: un jour, elle découvre un accordéon sur lequel elle se met à jouer du… Chopin ! Plus tard, quand les conditions de détention sont assouplies, elle parvient à se faire envoyer son piano. A sa libération, elle réintègre le Conservatoire qui ouvre à nouveau ses portes.
A 31 ans, elle est autorisée à partir aux Etats-Unis. En 1985, elle arrive à Paris où elle s'installer définitivement. Elle est devenue une interprète reconnue et donne des concerts dans le monde entier.

A côté du récit, l'auteure se livre à d'intéressantes considérations. Elle ne fait pas mystère de sa détestation du système maoïste, qui a bouleversé sa vie de jeune fille et celle de ses proches. Mais elle reconnait que, manipulée, elle a également joué le jeu des gardes rouges et accompli certaines vilénies. Une part importante du livre est consacrée à sa musique, à ses compositeurs favoris, à la façon de jouer ses morceaux favoris au piano. Enfin elle nous fait entrevoir son évolution spirituelle qui, peu à peu, la conduit à une vision plus apaisée de la vie, influencée par les philosophies et les religions asiatiques.

Le livre ne recèle aucune joliesse de style, c'est un simple témoignage très instructif pour le lecteur occidental, surtout s'il ignore tout de la Révolution Culturelle chinoise.
Ce qui m'a peut-être le plus frappé: une histoire "édifiante", peut-être inventée de toutes pièces, qui met en valeur l'attitude révolutionnaire d'une universitaire reléguée dans un camp de rééducation en Chine. Cette femme refuse d'aller au chevet de son fils mourant pour continuer à soigner un porcelet dont elle a la charge. Quand l'animal meurt, elle le pleure car il appartenait à la collectivité. Au contraire, son amour maternel relevait de l'individualisme bourgeois !
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