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Critique de zenzibar


Amis cartésiens et un peu trop matérialistes ce livre n'a pas été écrit pour vous….
Par matérialisme, je fais naturellement référence à cette préférence théorique qui considère que la connaissance et l'appréhension de la réalité résultent de la stricte expérience empirique.

Ya Ding s'est exilé de sa Chine de ses vertes années à Paris où il a réussi à se construire une existence d'écrivain. Cette existence est souvent difficile au quotidien de par cette double culture pour laquelle le métissage n'opère pas vraiment. Mais un malaise de plus en plus prégnant tourmente le narrateur, désormais convaincu que celui-ci est intimement lié à l'inhumation non accomplie de sa défunte mère.

Il revient par conséquent sur sa terre natale, retrouve son père, sa famille et l'intuition devient certitude. Il y va de son équilibre psychologique, mais aussi du rétablissement d'une harmonie pour l'ensemble de la communauté familiale.

Le drame est qu'une fois transporté sur le lieu où sont conservées les cendres de sa mère, le narrateur découvre avec stupéfaction qu'il ne reste que trois urnes et qu'à la suite d'un incendie, toute identification est désormais impossible.

Pour tenter d'identifier l'urne familiale, le doute étant exclu, Ya Ding se persuade que le « Qi-Kong » permettra de renouer avec ces liens brisés.

Le « Qi Kong » n'est bien sur pas apparenté avec un célèbre singe mais il s'agit d'une pratique, à la base une forme de gymnastique pour faire travailler le souffle. Mais au-delà, le « Qi-Kong » est également une discipline de méditation connectée au Tao, à la lisière du chamanisme.

Plutôt que de requérir un expert Qi-Kong, Ya Ding, parfait candide, se transporte par conséquent au mont Emei dans le Sichuan, afin d'être initié au « Qi-Kong » et retrouver la personne à l'origine de l'incendie fatal, ex-garde rouge, converti au taoïsme. Le mont Emei est une montagne sacrée où vivent encore de nombreux sages, dans des monastères « grand public » où isolés dans des lieux confidentiels.

Le « cercle du petit ciel » correspond ainsi dans cette voie, à ces instants de méditation, de quasi transe, pour remonter le temps, en se concentrant sur un point du corps (Dian Tian, point d'entrée que l'on retrouve dans la pratique de l'acupuncture).

L'initiation commence et au fil des étapes et anecdotes, le livre devient un véritable thriller spirituel tant le lecteur est invité, grâce notamment à cette si belle écriture, à partager les découvertes, interrogations du narrateur.

J'avais lu ce livre il y a une vingtaine d'années peu après sa sortie, j'en gardais un agréable souvenir, comme de tous les livres de Ya Ding, mais curieusement, je n'en avais aucun souvenir très précis. Cette relecture toute récente était par conséquent vraiment la bienvenue.

Vous l'avez compris, je conseille vivement la (re)lecture du « Cercle du Petit Ciel », ne serait-ce que pour la beauté du style. Les lecteurs qui ont aimé le monumental « La montagne de l'âme » de Gao Xingjian devraient tout particulièrement apprécier.
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