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Critique de Domichel


1976, dans un bled paumé au fond du Missouri, un flic traîne sa solitude sur fond des musiques glanées au hasard de son autoradio et au bon vouloir des diffuseurs multiples. Une adolescente est bientôt découverte assassinée après un viol dans une forêt proche. Ce n'est pas l'affaire du siècle, mais suffisamment grave pour qu'il s'implique à fond sur cette enquête qui le ramène presque 20 ans auparavant.

1957, John Haig, notre futur flic, rencontre Daisy, jolie brin de fille, mais un peu frappée. Lui, rêve d'ouvrir une boîte à Vegas où il produirait le “King” en exclusivité. Elle, ne pense qu'à rejoindre Manhattan Beach près de la cité des Anges sur la côte ouest. Leurs destins vont se mêler le temps d'une fugue et d'une fuite en avant à bord de voitures volées. Mais ils n'iront pas au bout de leurs voyages respectifs…

À coups de flash-back et sur fond de musique rock et country, Hermann et son fils Yves H. déroulent ce road-movie un peu teinté de déprime et de mauvais souvenirs.
Avec un dessin digne de ses plus grands jours, le père passe d'une époque à l'autre comme si la couleur avait été inventée entre temps, comme à la télévision. Et le résultat est bluffant, avec sa technique incomparable de mise en couleurs directes, le passé (1957) en tons de gris est presque plus fort que le présent (1976) en couleurs, résultat magnifique, et quelquefois sublime.
Côté scénario, le fils peut en remontrer à son paternel, l'intrigue ciselée comme un “Hitchcock”, joue avec les fêlures et les marques du passé, jusqu'à ce moment étrange, où l'on a l'impression diffuse que les deux époques se sont rejointes comme dans une distorsion temporelle.
Cet album n'est pas nouveau (2002) mais absolument magique. Que ceux qui ne le connaissent pas s'en emparent et s'en délectent, comme moi, né en 1957, sur la côte ouest, mais en France…
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