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Critique de Zephirine


Le roman graphique « Peau d'homme » dénonce la condition de la femme, le machisme et le poids de la religion sous la forme d'un conte philosophique truculent et rythmé en diable et j'ai tout de suite été séduite par cette fable pas très morale et haute en couleur.

Comme dans tout conte, il y a une marraine. Celle, très pragmatique, de cette histoire offre à sa nièce Bianca une peau d'homme qui doit lui permettre de connaitre Giovanni, son futur époux avant le mariage.
Nous sommes en Italie à l'époque de la renaissance et à cette époque, les filles épousaient le parti choisi par leurs parents sans le connaitre avant les noces. Bianca est une jeune fille rebelle et qui n'a pas la langue dans sa poche. Elle va mettre à profit ce travestissement plus vrai que nature pour approcher son promis et le monde des hommes interdit aux femmes, sauf les ribaudes méprisées par tous. Devenue Lorenzo, la délurée Bianca va découvrir la liberté permise aux seuls hommes et l'amour. Mais dès qu'elle retrouve son apparence de Bianca, la belle doit faire face à la misogynie de l'époque et au pouvoir des religieux. le plus fanatique d'entre eux est Fra Angelo, le propre frère de notre héroïne, et il ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il décide de s'attaquer à la malignité des femmes, la fourberie des invertis et le vice des amants adultères. Ce sont les femmes et les homosexuels qui sont les victimes de ces nouvelles lois édictées pour extirper le vice de la ville.
La rébellion et les revendications de Bianca sont très contemporaines et nombre des situations décrites font référence à notre monde actuel.
Sans dévoiler la suite de l'histoire, je dirai que l'on s'amuse beaucoup à suivre les péripéties de la pétulante Bianca. Derrière le conte plein de facéties et d'humour, il y a un vrai questionnement sur les relations hommes femmes dans une société régie par la religion, sur la violence à l'encontre des homosexuels et la représentation de la nudité.

L'histoire ne serait pas aussi captivante sans le dessin de Zanzim. Finesse du trait, douceur des couleurs pour des portraits ou des vues d'ensemble qui viennent étayer le propos avec talent et élégance. Un vrai plaisir visuel.

J'ai beaucoup aimé ce conte initiatique, j'ai ri et j'ai aussi grincé des dents en constatant combien il y a encore à faire au sujet de la condition des femmes, le regard sur l'homosexualité et la libération des moeurs.
Un roman graphique à ne pas rater


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