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Critique de Pecosa


Cabrera , petite île des Baléares, fut autrefois utilisée comme camp d'internement pour les prisonniers français durant les guerres napoléoniennes après la bataille de Baylen. L'île était déserte et inhospitalière et les soldats y mourraient.
En 1940, le régime franquiste y déporte Leonor Dut, veuve d'un officier de l'armée républicaine ainsi que sa fille de 12 ans, Camila. L'île n'est guère plus attrayante qu'en 1808. Les habitants y sont rares, les conditions de vie rudimentaires, et la garnison cantonnée sur l'île se prépare à une invasion anglaise qui ne vient pas. Ce microcosme perdu au milieu de la Méditerranée survit bon an mal an, loin du continent où s'est abattue une terrible répression contre ceux qui ont perdu la guerre. Pour sauver sa peau, Benito Buroy, un républicain jadis emprisonné, est envoyé par la police franquiste à Cabrera afin d'exécuter Markus Vogell, un Allemand de l'Abwehr que l'on soupçonne d'être un agent double. Buroy va se mêler aux rares habitants de l'île où viennent d'arriver Leonor et sa fille. Il y a Felisa García, une matrone au grand coeur et son mari Paco, un insupportable ivrogne qui gèrent la cantine, le capitaine Constantino Menendez, fervent admirateur de Mussolini qui purge son exil sur ce bout de terre en attendant des jours meilleurs, quelques pêcheurs et des soldats.
Pedro Zarraluki nous offre une belle galerie de personnages qui ont tous une réelle consistance et s'attache à décrire les liens qui vont se nouer entre les différents protagonistes jusqu'au dénouement final, cet "encargo difícil » dont il est question dans le titre original. Un été à Cabrera est étrangement un huis-clos au grand air, cet air méditerranéen qui rend fou les habitants. L'île qui était pour ceux qui y vivent un purgatoire où les perdants expient leurs péchés et font pénitence, va se transformer en terre où il fait malgré tout bon vivre car c'est de l'extérieur que le malheur arrivera. Le roman de Zarraluki est une belle leçon de vie et de résilience, où chacun doit trouver un lieu où aller lorsque tout va mal: « C'est pas le nord que les boussoles devraient indiquer, mais la maison de chacun ».
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