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Critique de le_Bison


du temps de la ruée vers l'or, Lucy et Sam, deux gamines d'origine chinoise se retrouvent livrées à elle-même. Ma est partie il y a bien longtemps. Ba vient de mourir. D'ailleurs, il est dans la charrette, sa chair commence à couler, ses os à se briser. Les deux fillettes errent dans cette poussière, afin de trouver le bon endroit pour enterrer leur père, laisser son âme se reposer. Trouver enfin son « chez-soi ».

Sombre et noire, comme la nuit, comme la violence et le racisme des hommes. Lumineux et magnifique, comme le soleil qui pare d'or cette colline. Saisissant et magique, comme ce vieux bison qui erre dans les esprits de ces lieux. Elles n'ont pas leur place dans la poussière de l'Ouest, ou de l'Est suivant d'où l'on vient, là où des os de bisons se retrouvent à nus par le temps, le vent. Bien que nées ici, elles sont d'ailleurs, de l'autre côté de l'océan, le pays de Ma. Elles restent des émigrées chinoises dans la nuit hors-la-loi.

Des mines de charbon aux mines d'or, elles s'endorment parfois à la belle étoile, la lune est bleue parait-il dans les rêves de certains hommes. Et elles rêvent, elles revivent les légendes que leur père, lui né sur cette terre, racontaient à la tombée de la nuit, un fleuve de bisons qui s'écoulent sur les flancs de telles collines. Elles frémissent avec les histoires de Ma venue de chine, devenue esclave parmi les siens pour la construction du chemin de fer vers l'est sauvage. le tigre tapie dans la pénombre, ses empreintes dans la neige qui suivent leur convoi. Tigre et Bison, les deux totems de cette famille revisitent l'Histoire de cette époque, de cette Amérique, de cette poussière noire, d'or, d'os.

Un roman qui se déguste comme un Tennessee Whiskey, râpe et sauvage, rêve et rage, au milieu des morts, là où les collines se parent d'or et de bisons morts.
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