L'Escalier des Souvenirs

Une jeune fille d'origine chinoise découvre un mystérieux escalier à l'extérieur de chez elle. La particularité de cet escalier est qu'il ne mène nulle part. Un aspect assez déroutant pour qu'elle décide de le gravir. Et à mesure qu'elle monte les marche, elle retourne dans son passé et revisite ses souvenirs, agréables puis plus douloureux.

On comprend vite que, comme l'a annoncé l'auteure en introduction, cette bande dessinée avait une visée thérapeutique. Faire face à des souvenirs traumatiques, à une amnésie traumatique et le chemin que les individus qui le vivent empruntent. Un chemin qui n'a rien de linéaire, dont on voit mal les contours. Une aventure pour laquelle la carte qui promet un mieux être est blanche et qui n'existe que par l'action et la volonté de continuer de la personne.

Une jolie BD avec un beau camaïeu de bleus et dorés et aux traites souples, épurés et dynamiques qui renforcent la dimension presque onirique de ce voyage initiatique.

Cet ouvrage peut donner une impression de rester sur sa faim à plusieurs lecteurs qui s'attendraient à quelque chose de consistant, avec des réponses. En revanche il constitue un très bon début pour une discussion sur le sujet. Et les non-dits et les espaces pour ce dont le personnage n'est pas prêt à verbaliser donne assez de distance (et d'espace) au lecteur qui s'identifierait à ce parcours pour qu'il (ou elle) se sente moins seul(e).

Une BD douce et acide à la fois sur le thème des maltraitances et la difficulté du "vivre avec" le sentiment de solitude et les douleurs qu'elles laissent sous la surface.

Je remercie chaleureusement les éditions Kinaye et Babelio pour ce partenariat Masse Critique.