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Critique de petitchap


Au moins dans mon top 5, sinon dans mon top 3 des Rougon-Macquart.

C'est violent (meurtres, viols), c'est rude (pauvreté, famine, mauvaises conditions de l'habitat, travail aux champs et à la ferme à la force des bras même quand le pain manque), c'est mesquin (chacun tuerait pour agrandir son lopin de terre, on pousserait le vieux dans la tombe pour toucher quelques - supposées - rentes supplémentaires, on se dépouille en famille)... et même si le trait est forcé, ça se fait l'écho d'une certaine façon de vivre dans les campagnes du XIXe où malgré cette rudesse, cette violence, cette vie de haine même parfois, chacun vit avec les autres (les veillées chez les voisins pour se tenir chaud, l'entraide dans la mort ou la naissance - d'un animal ou d'un homme, qu'importe). On se déteste d'ailleurs avec les autres, la haine est étalée au milieu de tous, rien ne se cache. Et puis on se hait entre soi, après tout. Et Jean, qui n'est qu'un rapporté dans ce village (il y est venu après la bataille de Solférino et il repartira une quinzaine d'années plus tard après le décès violent de sa femme) n'est même pas digne d'être détesté, tout juste l'estime-t-on idiot de ne pas se battre pour récupérer son bien, voire en voler un peu au passage.

Il ressort de tout ça, finalement, un attachement viscéral à la terre, cette terre féconde qu'on ensemence, qui donne et qui reprend, qu'on cultive, qu'on chérit tout autant qu'on la maudit, terre d'où l'on sort et dans laquelle on est à nouveau enseveli à la mort. On se bat, génération après génération ; on nait, on meurt, mais au final la terre s'en fout parce que la terre reste. Et c'est en somme la véritable héroïne de ce 15e tome.
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