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Critique de Temps6


Plus incisif que jamais, Zola dépeint un monde rural bestial où la perversité et la haine triomphent continuellement du bien et de la morale.

La terre exposée aux conditions extrêmes (chaleurs infernales, vent, gel...) attise des sentiments tout aussi extrêmes dans le coeur des paysans qui s'acharnent à la conquérir et la féconder pour survivre. Les plus bas instincts humains sont exacerbés : le désir viscéral de possession, la haine, l'envie, la jalousie, l'avarice... L'amour et l'empathie sont des concepts totalement étrangers à ces habitants de la Beauce rongés par le vice et des décennies de dur labeur. On voit le mal se propager, germer et corrompre même les coeurs les plus droits et bienveillants (Palmyre ou Françoise par exemple).
Tous sont à la fois coupables de perpétuer le cycle de violence de leur éducation tout en étant victimes de leur milieu où la bestialité et le manque d'amour leur ont ôté toute empathie , faisant d'eux des bêtes.

Même si le tableau rural est caricatural et le trait parfois grossier il demeure terriblement actuel
Comme souvent avec Zola les personnages secondaires sont très réussis et on ne peut s'empêcher de sourire devant les tribulations de Jésus Christ, l'abominable grande ou encore la trouille et son troupeau d'oies.
Il y a énormément d'intrigues et de rebondissements, on ne s'ennuie pas une minute. D'ailleurs de nombreuses trames auraient pu être exploitées pour faire une suite (conséquence pour les Buteau, héritage de la grande, Elodie qui reprend le "commerce" de ses parents...).

Après Germinal et l'assommoir je ne pensais pas pouvoir être encore ébahi par un Zola.
La terre est sans doute le meilleur Zola que j'ai lu.
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