AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastie92


"Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable."
Ainsi commence la seconde nouvelle qui donne son nom au livre.
Dans une langue qui est, comme toujours un régal à lire, Stefan Zweig nous fait nous interroger sur cette question essentielle : peut-on accuser sans preuve ?
L'intime conviction suffit-elle ou faut-il obligatoirement prouver la culpabilité ?
Le caractère odieux d'un crime justifie-t-il que l'on déroge à la règle fixée par la loi ?
Le sujet est grave.
Stefan Zweig n'en a pourtant pas fait une lecture austère, loin de là.
Il a mis beaucoup d'humour et de fantaisie dans son texte ; cela rend la lecture très agréable et fait par contraste encore plus ressortir l'abjection des faits.
Avec le talent que nous lui connaissons, l'auteur arrive en très peu de pages à donner vie à des personnages qui ont une réelle substance et à dépeindre parfaitement leur caractère.
L'un d'eux est particulièrement réussi et certaines passages m'ont particulièrement régalée. Nous avons tous croisé un moment ou un autre ce genre de personne : monsieur parfait ou du moins qui prétend l'être et le clame à tout bout de champ.
Parfaitement insupportable... et parfaitement bien créé et mis en scène par Stefan Zweig pour le plus grand plaisir du lecteur.
Cette seconde nouvelle est une grande réussite.
Je serai moins enthousiaste en ce qui concerne la première que j'ai trouvée pétrie d'angélisme.
Un homme qui passe sa vie à faire le bien autour de lui sans rien demander en retour, c'est très beau, c'est admirable... mais est-ce vraiment réaliste ?
Si l'humanité entière était honnête et désintéressée, oui, bien sûr, et ce serait merveilleux.
Dans notre monde égoïste et violent, je ne pense pas.
Je n'ai donc pas accroché à ce texte que j'ai trouvé vraiment trop peu crédible, mais vais garder précieusement le souvenir du second, réaliste et percutant.
Un livre très court qui se lit d'une traite, très original dans l'oeuvre de Stefan Zweig.
Commenter  J’apprécie          344



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}