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Critique de myrtigal


Stefan Zweig signe là une oeuvre absolument bouleversante.
Un récit entre autobiographie et fresque historique où il nous transporte avec lui depuis l'Autriche de la fin du XIXe jusqu'au Brésil du XXe siècle. Traversant deux conflits mondiaux et tout ce qu'il a eu entre de drames et de progrès. On traverse tout cela à ses côtés, à travers ses yeux à lui. Des yeux de bourgeois Viennois certes, mais des yeux tout de même, alertes, sensibles, instructifs. Et avec une plume si belle, si élégante et si juste.

Car à la différence d'un livre d'histoire, objectif et distant, qui sont d'ailleurs très nombreux sur cette période, ici c'est la vision d'un homme, d'un auteur, qui a vu son monde s'écrouler non pas une mais deux fois. Une chose, comme il le dit si bien, sans précédent. C'est l'oeuvre d'un homme qui a voulu léguer au monde les raisons d'une déchéance, telle qu'il l'analyse et telle qu'il l'a vu, mais aussi que le souvenir d'un temps révolu à jamais, avalé par la folie des hommes.

C'est un livre qui m'a laissé bouleversée et pensive.
La vague sensation que cette fresque n'était pas tout à fait terminée, ou du moins qu'elle n'aurait pas du s'arrêter là. Car je n'ai eu de cesse de me demander ce qu'aurait pensé Zweig de la mise en place des camps de la mort... Puisque même sa vie se termine sur un drame : son suicide qui survient au tout début de l'année 1942, seulement un mois après la fameuse conférence de Wansee et la solution finale. Qu'en aurait-il pensé ? Ayant déjà été si profondément touché au point de s'exiler, avant que l'horreur n'atteigne son point culminant, donc quelle fin aurait eu son récit, quelle conclusion, s'il avait pu être témoin de la monstruosité de l'extermination de masse ?
Je ne saurais jamais. On ne saura jamais.
Mais en attendant nous avons en notre possession la magnifique peinture d'une époque singulière, belle et tragique, un témoignage inestimable.
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