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Critique de Nastasia-B


Le Faucon Maltais est sans doute le roman le plus connu de Dashiell Hammett, notamment en raison de la très grande adaptation cinématographique qu'en a faite John Huston avec, dans le rôle fameux de Sam Spade l'inimitable Humphrey Bogart. Celui-ci accèdera via ce film au rang de véritable star hollywoodienne ; rang qu'il n'occupait pas auparavant.

La Faucon Maltais est peut-être le roman le plus exotique de Dashiell Hammett, au travers de ses incursions dans le temps (histoire ancienne) et dans l'espace (géographie au long cours), mais malgré tous ces " plus ", c'est à ce jour, celui qui m'a le moins plu de son auteur, moi qui avait littéralement adoré Moisson Rouge et L'Introuvable.

Le début du livre me semble un peu poussif et franchement moins réussi que ce que l'auteur a su faire ailleurs. De même, contrairement à ce qui est le cas d'habitude, le héros, le détective privé Samuel Spade, a parfois des allures de superman extra-lucide ce qui diminue, selon moi, son crédit. Dans les deux romans sus-mentionnés, le héros, tout autant détective privé, me paraissait plus friable, plus fragile et, du même coup, plus authentique.

Bien sûr, ce personnage du détective privé malin, dur à cuire, à la moralité parfois douteuse, un brin porté sur la boisson et intraitable avec la police est un pilier majeur dans l'histoire du polar et du roman noir. Mais ce que j'y vois, moi, surtout, c'est Dashiell Hammett lui-même. Un écrivain qui n'a pas fait qu'écrire, qui a lui-même risqué sa peau en tant que véritable détective privé, qui s'est même carrément opposé à l'appareil d'état américain lors de la chasse aux sorcières organisée par le député McCarthy et que cet appareil d'état n'a pas hésité à briser, pour le punir de son insoumission, alors même qu'il avait fait montre d'un patriotisme et d'un sens du dévouement pour son pays hors du commun.

Hormis ces quelques points et un scénario qui se ficelle, somme toute, un peu trop bien, cette lecture reste un moment très agréable et le final est vraiment intéressant. Le personnage le plus captivant étant, d'après moi, la superbe, inquiétante et indomptable Brigid O'Shaughnessy qu'on sent absolument capable de tout pour arriver à ses fins.

C'est d'ailleurs par elle et ses charmes que tous commence lorsqu'elle arrive aux abois à l'agende des détectives privés Spade & Archer indiquant qu'elle craint pour la sécurité de sa jeune sœur qui se trouve sous l'emprise d'un homme qu'elle juge dangereux.

Sam Spade a à peine le temps d'écouter l'histoire de la jeune femme que son associé Archer se propose de tout de suite prendre en charge cette affaire, subjugué qu'il est par les charmes de la cliente.

Spade voit la chose d'un œil dubitatif jusqu'à ce que très vite on lui rapporte la mort à la fois de son associé et de l'homme qu'il était censé suivre. Il apparaît également que de jeune sœur il n'y a probablement jamais eu et que la cliente a en fait donné un nom d'emprunt.

Tout à coup, la filature l'enquête prend un tour beaucoup plus intriqué, sachant que la police soupçonne Sam Spade d'être à l'origine de la mort de son associé car elle découvre vite que la femme d'Archer était la maîtresse de Spade.

Viennent encore s'adjoindre un Grec au nom à consonance égyptienne et un mystérieux objet d'art qui semble être la cause de bon nombre des péripéties qui se succèdent au bureau de l'agence de Sam Spade. Mais vous comprendrez aisément qu'il m'est difficile d'en révéler davantage à ce stade de l'enquête sous peine d'éveiller les soupçons des véritables coupables et de leurs commanditaires.

En somme, un bon polar, pas non plus exceptionnel, et dont on peut considérer que l'adaptation cinématographique vaut amplement le livre, l'une étant très fidèles à l'autre (j'ai vu le film il y a quelques années mais dans mon souvenir, ça colle parfaitement au roman). Néanmoins, sachez conserver votre œil d'aigle et ne perdez pas votre latin à Malte car ce n'est bien évidemment qu'un avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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