Personne n'est jamais complètement innocent...d'une certaine façon les enfants paient pour les crimes commis par les parents.
Ce roman espagnol d'une incroyable cruauté est parfaitement monté délivrant petit à petit les rouages d'une implacable mécanique se déroulant
sur plus de 40 ans.
En passant d'une époque à une autre sur cette période nous assistons, dans une violence latente ou explosive, à la genèse, la maturation et aux achevements désastreux des destins croisés et entremêlés de tous les protagonistes, englués dans un passé familial, social et politique qui finit par les submerger.
Implacablement, obnubilés et aveuglés par le pouvoir et les haines recuites dans le maelström originel des années du franquisme et de la seconde guerre mondiale, supportant le poids de leurs passé et destin, ils exerceront leurs vengeances quelles qu'en soient les conséquences pour eux ou leur proches, et iront au bout d'une manipulation ou d'un sacrifice, sans états d'âmes, tel le samouraï habité par sa mission.
A propos de samouraï, le titre quasi poétique du roman à une explication et un intérêt très particuliers, pleinement dévoilés sur la fin.
Tout est minutieusement calibré, la mécanique du roman s'engraine et s'enchaîne avec évidence et sans temps morts, forçant le respect.
Un grand roman servit par une très belle plume, morbide, malsain, poisseux, sadique, d'une cruauté rarement tutoyée à ce point (et notamment envers des enfants), et donc à déconseiller aux âmes trop sensibles.
Je vais me précipiter vers d'autres romans de del Arbol, en espérant retrouver la même qualité d'intrigue et d'écriture.
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