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Critique de frandj


J'ai lu « le joueur du A » dans l'édition originale. Il fait suite au « Monde des A » où le mystérieux personnage de Gosseyn a été déjà introduit. Ces deux ouvrages, en réalité presque indépendants, ont été écrits pour promouvoir incidemment la sémantique générale dont Van Vogt était alors entiché. Mais ce n'est pas du tout cela qui nous intéresse, c'est l'histoire elle-même, très riche en rebondissements, dont le théâtre n'est pas seulement notre système solaire, mais la galaxie toute entière. Une guerre sans pitié est en train d'opposer l'Empire d'Enro le Rouge à la Ligue, une fédération de planètes qui semble avoir le dessous. En fin de compte, ce ne sont pas des batailles entre vaisseaux spatiaux qui décideront de l'issue du conflit, mais plutôt l'intervention de Gilbert Gosseyn, qui est omniprésent dans le roman. Cependant, le héros, même armé de son redoutable "cerveau second", n'est pas un surhomme; il ne domine pas la situation complexe à laquelle il se trouve confronté, c'est un autre qui se sert de lui pour mettre hors d'état de nuire les dangereux fantoches que sont Enro et sa clique.

L'histoire serait difficile à raconter, et de toutes façons je ne désire pas la résumer ici. C'est surtout la manière d'écrire et de faire progresser l'action qui est vraiment remarquable chez Van Vogt. Le lecteur doit le suivre sans résistance, intrigué, sans repères. Dans le roman il n'y a pas à proprement parler un "suspense", une orchestration trop voyante de l'aventure. Au contraire, le rythme de la narration parait spécial: les coups de théâtre se succèdent sans fracas, comme dans un rêve étrange. Pourtant, dans ce roman l'imagination de l'auteur ne semble pas avoir de limites. Ainsi, on assiste à des transferts d'esprits d'un corps à l'autre, à la découverte des Prédicteurs capables de "voir" l'avenir, aux menées machiavéliques d'un étrange personnage d'ombre et au rôle décisif de la Machine (dont le lecteur a déjà fait connaissance dans le premier roman)... Le dénouement tarde à se dessiner, mais ensuite tout se précipite dans les dernières pages. Celles-ci ne conduisent pas à une "happy end" trop simpliste.

Pour moi, il s'agit d'un chef d'oeuvre de la SF; je préfère nettement ce livre au « Monde des A » et aux autres romans de van Vogt.
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