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Critique de Violette130505


Avec des moyens spoilers ? Enfin, je vais surtout donner des justifications à mes arguments quoi.
Aussi, je sais que je parle mais je suis une femme hétéro, autant dire, pas la meilleure pour parler du coming out, mais là j'aimerai plus parler du style d'écriture, de la profondeur et des réactions, à voir si ça vaut le coup de lire ce qui suit pour vous.

Bref. Donc, le perso principal, Kai, nous raconte son histoire, plus une histoire de coming out qu'une histoire d'amour (l'auteur précise que c'est ce qu'il voulait dans ses remerciements, et effectivement je l'avais sentis sans pouvoir le justifier avant).

Ma seule légitimité à écrire un avis ici se résume au seul fait que j'ai lu beaucoup, beaucoup de ces romances, donc allons y.

Dans le cadre général du livre, on commence par suivre les jours, et comme c'est précisé dans le résumé, les protagonistes commencent par former un faux couple. le début est plutôt léger, on a surtout des moments de flirt, on est aussi rapidement introduit à la "méchante", je sais pas trop comment la qualifier, enfin, celle qui vient mettre le bazar quoi.

L'intrigue est simple, assez cliché, après je pense que quand on a lu le résumé ce n'est pas une surprise non plus. En revanche, si je devais donner un adjectif au livre ce serait "maladroit", on sent quand même que c'est un premier roman.

Il y a plusieurs choses qui m'ont gênés, déjà c'est "normal" vu l'intrigue on va dire, mais n'oublions pas qu'ils tombent amoureux très rapidement. Au total le livre couvre un peu moins de deux semaines, et ils sont déjà fous amoureux autour du 3e/4e jour. Sachant qu'ils ne se parlaient pas avant, donc c'est une histoire de faux couple qui, je pense, tombe amoureux à force de faire des petits gestes envers l'autre ? Bryson justifie leur rapprochement par le fait qu'ils s'entendent bien, bref, encore une fois, je trouve ça rapide, mais il y a aussi une contrainte de temps ici.

Le point qui m'a le plus "trigger", et ça c'est je pense, parce que c'est un premier livre, mais c'est le manque de fluidité. Spoil léger : la deuxième partie du livre s'axe sur un bordel de coming out forcé. Et dans la suite, on a toujours des moments où les protagonistes sont ensemble, moments assez chou d'ailleurs, et il y a des cassures. C'est ce point qui m'a surtout énervé. C'est pas très fluide dans le sens où ils "profitent" calmement ensemble, puis on aura directement des pensées "mais je me souviens que ce n'est pas facile. Etre gay est compliqué", et on repart à nouveau sur leur moment ensemble. J'ai compris l'importance de marquer que oui, être gay c'est compliqué, c'est un fait, après c'était juste la façon dont on l'évoquait qui était maladroite pour moi justement, et qui tirait beaucoup l'ambiance vers le bas.

Ici un extrait rapide et ce que j'avais noté dessus :
"-Tu as changé depuis que tu as commencé à fréquenter ce Bryson, constat-t-elle d'une voix trop forte. Pourquoi tu essaies d'être aussi cool tout d'un coup ?
Non, j'ai envie de dire. J'essaie juste de vivre la vérité de ce que je suis. Ce n'est pas la faute de Bryson. Ce n'est pas ma faute. C'est la société et son homophobie. Au bout du compte, je ne dis rien de tout ça : je trouve une excuse." (p 240)
J'ai noté : "oui enfin, elle te dis ça aussi parce qu'elle ne sait pas POURQUOI tu as ça [bleus], donc tu peux pas supposer qu'elle pense que c'est ton amour pour les gars qui t'as changé, bref". Bien sûr, notre personnage pense à Bryson, en disant que ce n'est pas sa faute, de son point de vue, c'est normal qu'il y pense direct, après je sens l'écriture tourné pour nous faire réagir mais si on se met dans la peau de la personne qui parle, elle ne sait pas pourquoi il a des marques. Il pourrait s'être battu pour quelque chose d'autre, le fait est qu'elle ne sait pas.
En fait l'écriture est révolté, je le comprends, c'est aussi un livre pour montrer "voilà comment ça peut se passer. le monde n'est pas plein de licorne" mais l'écriture est orienté pour que l'on soit révolté, plutôt que nous montrer.
Je sais plus où j'avais lu ce conseil d'écriture, mais j'ai en tête le "arrête de dire, montre." Ici, on dit beaucoup, il aurait été intérressant de nous laisser nous révolter par nous même sans guider autant. Dans certain ouvrage on peut se laisser emporter, ici je n'ai pas pu.

Aussi en revenant sur les sentiments, et ce sera l'avant dernier point que je voudrais souligner, c'est aussi le manque de profondeur de sentiment, notamment sur la colère, en fait c'est vraiment la seconde partie qui était cheloue pour moi. Spoil déjà évoqué : on le force à faire son coming out, et là il n'est pas en colère tout de suite, en fait il lit un article en faisait des pauses et il est enervé qu'après avoir finit l'article, c'est légers, mais y'avait aussi d'autre moment où on tendait vers le fait qu'il allait être outé, et il n'y avait pas encore d'énervement. Ca c'était pour l'outage (je sais même pas si ça se dit) en grand. Dans le cercle familial, spoil "elevé" : il n'est pas accepté direct, pas du tout, bon point pour souligner pourquoi il y a eu du mal, par contre là il est direct triste, ça je l'ai trouvé bizarre, il n'y a pas eu d'énervement ou de l'aceptation, c'est directe la tristesse, donc voilà pour moi il y a un manque de fluidité par là aussi. Si quelqu'un passe par là : vous avez le droit d'être énervé hein, et aussi d'avoir des émotions changeantes à force de penser sur un sujet.

Dernier point mitigé, et je m'arrête, ce sera rapide : je veux parler de sa soeur. Elle a 13 ans et est assez mature, bon point parce qu'elle est d'un bon soutient, il faut le souligner, je veux juste rappeler qu'un enfant "jeune" comme ça, ça fait mal de le voir mature aussi. Encore une fois, ce n'est pas l'enjeux du roman, ça c'est juste ma sensibilité, Je vois juste que souvent, quand on est mature très jeune, c'est souvent que notre vie à pas été fun, voilà, elle parle très tôt de l'ardeur du monde. Ce n'est pas creusé et ce n'est pas le sujet, juste pour rappeler, un enfant mature trop tôt, c'est pas beau, impressionnant, souvent c'est un traumatisme qui l'a obligé à grandir tôt, c'est pas l'intrigue, on est pas là pour ça mais je le souligne.

Ca y est on a finis, j'écris ça à chaud, j'ai lu le livre en moins de 24h, j'étais juste étonné qu'il n'y avait pas de critiques plus "négatives".
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