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Critique de Sachenka


Ngugi wa Thiong'o. Un nom qui m'était totalement inconnu il y a un an et qui a commencé à faire son bout de chemin quand on le considérait comme un des possibles récipiendaires du prix Nobel de littérature. On connaît la suite, il ne l'a pas (encore) obtenu. Originaire d'Afrique de l'est, du Kenya plus précisément, cet écrivain vit maintenant aux Etats-Unis. Son oeuvre n'est pas particulièrement populaire auprès du lectorat francophone donc il est « normal » que vous n'en ayez pas entendu parler.

Une de ses oeuvres principales est La rivière de vie. L'intrigue se déroule dans un siècle passé et dans son pays natal, entre deux collines (Kameno et Makuyu) et, au centre, une vallée où coule une rivière. Malheureusement… Deux collines, deux rivalités.

À cette époque pas trop lointaine, les missionnaires et la civilisation européenne perçaient de mille façons et les conséquences étaient encore imprévisibles. Waiyaki, sans tourner complètement le dos aux traditions ancestrales, se tourne vers ce qu'il croit être le progrès et l'avenir. Il accueille les missionnaires, leur permet d'ouvrir une école dans laquelle plusieurs jeunes apprennent la nouvelle langue et bon nombre de choses qui semblent inutiles aux habitantsa des vallées.

Mais tout n'est pas parfait. La propre fille de Waiyaki reste attachée aux traditions et demande (en secret) à se faire exciser. Elle tient à tout prix à vivre de rite de passage, à devenir une femme accomplie. Malheureusement, cela la perdra. Plusieurs autres conflits semblables émergent.

En fin de compte, Ngugi wa Thiong'o nous présente un combat entre tradition et modernité ne servira que de prétexte pour les habitants des deux collines à manifester leurs rivalités et à jouer de la politique, malgré toutes les bonnes intentions du missionnaire Jonathan. de nos jours, il est de bon temps de critiquer la colonisation et ses ravages sur les Africains mais il ne faut pas oublier qu'elle a profité autant à ces derniers. du moins à quelques uns et pas plus pour de bonnes raisons…

Je connais peu l'Afrique de l'Est, le Kenya, et encore moins (pour ne pas dire rien) à la littérature de ce pays. Je ne pense pas que ce bouquin m'a plus aidé à m'y retrouver, je n'ai pas compris la spécificité kényane. Sans vouloir vexer qui que ce soit, La rivière de vie aurait tout aussi bien se passer au Congo qu'en Côte d'Ivoire ou au Mozambique. Au final, on peut se demander si tout cela n'était qu'une guerre de clans comme il y en a eu tant sur ce continent, en y ajoutant une petite histoire d'amour.

Pour ce qui est du style de l'auteur, je l'ai trouvé plutôt ordinaire. J'ai même été un peu surpris de ne pas y retrouver cette poésie ou cette « oralité » que j'ai remarquées chez plusieurs autres de ce coin du monde. Dans l'ensemble, c'était une lecture assez facile même si je mélangeais quelques noms (certains sont similaires, empruntent les mêmes consonnes). C'est que l'histoire est assez linéaire, les agendas de tous les personnages sont assez clairs, il n'y a pas de zones grises ni de retournements. Tout est là, sous nos yeux. En somme, je ne peux pas dire que j'ai éprouvé beaucoup de plaisir en lisant ce livre. Pour un sujet assez similaire, j'ai préféré Couleur ocre, de Zakes Mba, qui se déroule en Afrique du Sud.
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