Un deuxième tome moins emballant que le premier, car moins historique et davantage personnel, intime presque pour le dessinateur.



Il est globalement divisé en 2 parties. La première termine l'évocation historique débutée dans le tome 1. On va de 1974 à 1979, c'est la fin de la bande des quatre (avec la veuve de Mao Zedong). Et le début de l'introduction d'une forme de capitalisme dans le communisme à la chinoise.



La deuxième partie se déroule sur l'air du "que sont-ils devenus"... On passe en revue les enfants du début du tome 1 et on voit leur parocurs, très rapidement. Certains sont devenus riches, ont profité de l'ouverture de la Chine à une forme de propriété individuelle et de réalisation de profits. D'autres sont partis à l'étranger. Li Kunwu étant un dessinateur adoubé par le régime, il ne dit pas qu'ils ont fui... mais on le comprend. D'autres, enfin, et ce sont les plus nombreux, sont pauvres, honteux et se cachent du reste de leurs anciens camarades. On perçoit toute la détresse et toute l'humilité chinoise à l'oeuvre.



De mon point de vue, Li Kunwu loupe le coche. C'est cette inégalité, ces distorsions capitalistes qui auraient dû être creusées et approfondies dans la BD. Et pas ces retrouvailles inutiles autour de leur ancien professeur.



Cela dit, je ne suis pas dupe... Li Kunwu procède par touches impressionnistes pour amener le lecteur à cette réflexion. Il y a deux lectures. La première -officielle- magnifie la réussite et l'entrepreneuriat. La seconde montre les dégâts de cette ouverture qui produit une Chine éclatée derrière le masque de l'opulence.



Malgré cette double lecture, le tome s'éternise et s'enlise, et n'arrive pas à susciter les mêmes émotions que le tome 1. Evidemment, le tome 1 permettait à Li Kunwu (suivant la ligne officielle) de critiquer les dérives du passé. Le tome 2 ne permet pas de critiquer les dérives présentes.