On se croirait sur l’île du Dr Moreau. Sauf qu’il n’y a pas de monstre génétiquement modifié entre humains et animaux, non. Mais des zombies. Sous couvert d’un internat scolarisé pour orphelins, le riche Monsieur Zayer s’arrange pour rapatrier à lui des jeunes qui développeraient la même mutation qu’ Ady afin de les étudier et vérifier les différents degrés d’évolution.

Adaline, surnommée Ady, semble à un stade plus élevé que les autres occupants de l’île, une denrée rare pour les scientifiques, mais aussi fragile car la jeune femme se refuse à se jeter sur la cervelle encore chaude de personnes envoyées comme nourriture aux habitants de l’île. Cee Cee Mia nous embarque dans un récit de science-fiction qui rejoint quelques films et séries qui ont eux aussi traités des zombies sans qu’ils perdent forcément leurs âmes. Mais le goût de la chair humaine est bien présente et c’est toute la complexité de devoir se nourrir de la sorte et l’éthique humaine qui s’affronte, de même que les prédateurs de l’île face à leurs proies.

Tomm Bulyne déploie son talent graphique à dépeindre des personnages jeunes et dynamiques en proie à leurs consciences, mais également aux sursauts de sauvagerie quand la faim se fait ressentir. Un encrage épais qui encadre des visages expressifs, qui perdent de temps en temps de constance dans l’action, mais assez agréable à regarder. Le tout colorisé par Buisine dans des teintes plutôt naturelles si on fait abstraction de la pâleur des zombies, évidemment.

Un titre bien amené, qui nous fait nous interroger sur le véritable monstre dans cette histoire et d’autant plus avec cette scène à Tchernobyl à l’époque de l’explosion tristement célèbre qui aurait un lien avec “Évolution Z” mais qui nous laisse languir et attendre avec une certaine impatience la suite.
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