6 premiers romans pour découvrir de nouvelles plumes
Sélection de septembre 2021
Article publié le 07/09/2021 par la Rédaction, en partenariat avec les éditions Gallmeister, La Déviation, La Martinière, L'Iconoclaste, Autrement, Bouquins
Parmi toutes les parutions de la rentrée littéraire, il y a une catégorie que l'équipe de Babelio et ses lecteurs et lectrices guettent particulièrement chaque année : celle des premiers romans. Dans le raz-de-marée des 514 romans qui sortent cet automne, 85 sont signés de primoromanciers. Et s'ils étaient les futurs incontournables de vos bibliothèques ? Pour vous aider à vous y repérer, découvrez 6 premiers romans que Babelio et 6 éditeurs ont sélectionnés pour vous.
Kate Reed Petty, True Story (Gallmeister), traduit de l'américain par Jacques Mailhos
Talentueuse mais solitaire, Alice Lovett prête sa plume pour écrire les histoires des autres. Pourtant elle reste hantée par la seule histoire qui lui échappe : sa propre vie. Une simple rumeur, lancée en ce lointain été 1999 par deux ados éméchés, a embrasé en un rien de temps toute la communauté. Que s’est-il réellement passé sur la banquette arrière de cette voiture alors qu’ils ramenaient Alice, endormie, chez elle ? Accusations, rejets, déni, faux-semblants… la réalité de chaque protagoniste vacille et reste marquée à tout jamais. Et quand le présent offre une chance de réparer le passé, comment la saisir ? Faut-il se venger ou pardonner ? Ou mieux vaut-il tout oublier ? Mais peut-on oublier ce qu’on n’a jamais vraiment su ?
Construit comme un piège machiavélique qui bouscule les certitudes, True Story explore la fluctuante tension entre fiction et réalité et la manière dont notre société diffuse et affronte la rumeur.
« True Story est l'un des romans les plus inventifs et surprenants qu'il m'ait été donné de lire depuis un moment. (...) Kate Reed Petty est sacrément audacieuse à oser la mixité de styles, à travailler ainsi le fond et la forme, le propos et l'aspect ludique aussi. Sacrée découverte ! » gruz, lecteur Babelio
Chantal Dupuy-Dunier, La Langue du pic vert (La Déviation)
« Le pic vert enroule sa langue autour de son cerveau pour le protéger contre les trépidations quand il fore les arbres. »
Cette phrase, prononcée par un guide de musée, est une révélation pour Sylvain Breuil, le point de départ d’une quête de l’invulnérabilité, puis de l’immortalité.
Il y a la mère, morte en mettant Sylvain au monde, le père atteint d’Alzheimer, mais aussi Stanislav, l’ami arménien, une jeune fille aux yeux de pluie, un apnéiste, un boulier chinois, une grenouille cendrier, un précis d’ornithologie, des ouvrages sur l’ésotérisme hindou, une ville du Sud, un village d’Auvergne, une grue de chantier et un pic vert, des pics verts…
Magie des mots, richesse des images, histoire émouvante et personnages attachants, au service d’un sujet universel : comment faire face à l’angoisse de la mort ?
La poétesse Chantal Dupuy-Dunier manie en virtuose le jeu du langage. Mystérieux et original, son premier roman est dédié à tous ceux dont le rêve est appelé folie.
« Un récit original, qui mêle le merveilleux et la mélancolie. L'écriture y est fluide et le vocabulaire choisi et précis. (...) La femme poète affleure souvent sous la romancière, ce qui agrémente de façon très inédite à ma connaissance ce récit d’une passion pour un oiseau sur lequel on apprend beaucoup : une jolie bouffée d’oxygène pour nous les urbains. » fbalestas, lectrice Babelio
Thomas Louis, Les Chiens de faïence (La Martinière)
Au sein de la famille Dugast, la vie est régie par les habitudes et… les suicides. Depuis plusieurs années les Dugast se donnent la mort les uns après les autres. Coïncidence ? Peu probable. Tradition farfelue ? Peut-être. Art de mourir ? Certainement.
Il y a d’abord le grand-père retrouvé pendu dans la grange, puis la grand-mère qui a foncé dans un arbre en voiture, et ainsi de suite. Tous passent à l’acte, du plus vieux au plus jeune, avec en bout de file : Christophe, le fils de dix-huit ans. Contrairement à sa famille, lui a choisi de vivre. Il rêve d’échapper à ce déterminisme. Mais où aller lorsque l’on ne connaît que le giron familial ? Faut-il vraiment fuir son milieu pour réussir à exister ?
« Lâchez tout et partez à la rencontre de la famille Dugast, (...) l'étonnement est au coin de la page. (...) Vous tomberez sans y prendre garde dans ce trou noir littéraire. Une petite folie à déguster sans modération ! Un vent de fraîcheur et d'inédit souffle sur cette rentrée littéraire... » paroles, lectrice Babelio
Maud Ventura, Mon mari (L'Iconoclaste)
C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.
On rit, on s’effraie, on se projette et l’on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page. Un premier roman extrêmement original et dérangeant.
« Une dissection fine et étonnante de la vie conjugale. C'est une histoire d'amour névrosée et obsessionnelle, de passion destructrice. (...) La plume de Maud Ventura, est fluide et piquante, une autrice de talent et un roman qui j'en suis sûre va faire grand bruit en cette rentrée littéraire ! » clemaufildespages, lectrice Babelio
Alain Mascaro, Avant que le monde ne se ferme (Autrement)
Prix Première Plume Furet du Nord/Decitre 2021
Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au cœur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d’un cirque, entouré d’un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce « fils du vent » va traverser la première moitié du « siècle des génocides », devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d’un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l’homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l’Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent.
À la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l’écriture ample et poétique. Alain Mascaro s’empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.
« Magnifique roman initiatique sur la renaissance, la liberté, l’amour. Des personnages terriblement vivants et attachants. Gros coup de cœur. » Librairie Mots et Cie (Carcassonne)
Dorothée Caratini, Traverser la foule (Bouquins)
Et vous, quel primoromancier avez-vous découvert récemment ?
N'hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !