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Affaires privées

Autant le dire tout de suite l’ouvrage de Christophe Masutti est une réussite, son essai remonte de façon convaincante et très documenté « aux sources du capitalisme de surveillance ». L’auteur part des racines de la surveillance jusqu’aux développements actuels en essayant d’y trouver des remèdes. Impossible de résumer cet ouvrage dense en quelques lignes, chaque paragraphe ou presque fourmille d’idée et de référence. On peut néanmoins mettre en lumière quelques traits saillants.

La première partie sur l’archéologie du capitalisme de surveillance est extrêmement bien documenté. Elle permets de comprendre que la surveillance ne date pas des GAFAM, elle a une histoire bien plus ancienne, des débuts de l’informatique dans les années 1960. On peut même remonter plus loin dans l’histoire des télécommunications. L’auteur décortique cette généalogie de la surveillance, en puisant dans ses profondes racines.

La deuxième partie aborde davantage les aspects juridiques de la vie privée. Les bases de données puis le Big Data, les algorithmes, la télécommunication et le nombre de gens connecté ont changé l’échelle de la surveillance. Ces questions de vie privée sont aussi ancienne que l’ordinateur, on s’y intéresse aux États-Unis dès les années 1960. Les banques, ont été parmi les premiers usagers de ces bases de données à des fins marketing.

Selon moi l’ouvrage décolle vraiment au troisième chapitre, il s’appuie sur son argumentaire sur l’archéologie pour nous révéler ou nous en sommes et comment nous y sommes parvenus. C’est le chapitre que j’ai trouvé le plus intéressant, c’est la continuité naturel aux deux autres chapitres. C’est aussi le chapitre qui m’a laissé le plus sur ma faim au niveau des solutions mais j’y reviendrais.

En scrutant en permanence les contenus consultés, les « Big Tech » sont capables – et le font - d’orienter le contenu qui s’affiche sur nos écrans dans leurs intérêts et celui des annonceurs, en captant notre attention. Ce n’est plus seulement de la surveillance mais une transformation des contenus numériques, c’est à dire de nos vies puisqu’une grosse partie de nos journées se passe devant nos écrans, connecté à Internet.

Dans les premiers chapitres Masutti cite plusieurs fois Orwell et son célèbre ouvrage (1984). Il remets bien à propos les pendules à l’heure : Orwell décrivait un « Big Brother » omniscient, métaphore d’un État totalitaire ayant l’oeil sur tout. Depuis les années 2000 la surveillance est bien davantage le fait du capitalisme et des sociétés privés. L’État, l’armée, se repose de plus en plus sur des sociétés privés pour recueillir des informations sur les citoyens. En proportion des volumes de données des GAFAM et leur Big Data, les États savent peu de choses à propos de leurs citoyens. Cela démontre un État de plus en plus dépendant des milieux d’affaires – on comprend mieux ainsi le titre de l’ouvrage « Affaires privées », comme si ces questions avaient dépassé les gouvernements.

Le capitalisme de surveillance c’est tout un système économique qui est basé en permanence sur l’« écoute » des faits et gestes des internautes (où cliques t-ils, combien de temps restent t-ils, qu’achètent t-ils, que lisent t-ils, etc). Pour constituer ces big data il faut d’énormes capitaux, à l’échelle des GAFAM, ce n’est pas plus une économie pour dégager un salaire, faire tourner une entreprise, répondre à un besoin, c’est une industrie qui créer de la données pour elles-mêmes, en tant que fin en soi. Ces données créer un autre monde, un double numérique de nous-même, un « Big Other » comme l’a dénommé justement Shoshana Zuboff.

J’ai beaucoup apprécié l’intégrité de l’auteur qui nous rappelle, dans la continuité de son archéologie, l’origine de cette notion de capitalisme de surveillance. Tout en citant Shoshana Zuboff qui l’a popularisé dans un ouvrage et surtout dans les médias, il cite J.B. Foster et R.W. McChesney qui en sont à l’origine. Shoshana Zuboff souhaite un capitalisme « responsable », alors que les auteurs d’origine était beaucoup plus critique vis à vis du capitalisme. Christophe Masutti critique également ce capitalisme devenu hégémonique.

Alors que faire ? L’auteur nous dit « la lutte contre le capitalisme de surveillance ne peut être décorrélée d'une lutte économique et sociale » (p435).

Pourtant un peu plus loin il nous dit de ne pas perdre son temps à militer mais plutôt à donner l’exemple, en passant à l’action, en proposant des solutions, « en préfigurant ». (p436)

Masutti, à la suite d’autres auteurs, propose de préfigurer, c’est à dire créer des solutions alternatives reposant sur un fonctionnement interne rejetant le centrisme ou la hiérarchie. Ces solutions doivent refléter la société future que nous recherchons.

Il cite dans son modèle d’avenir, déjà en train de s’écrire, le philosophe Bernard Stiegler et l’économie de la contribution. Stiegler n’invente pas la société de contribution, elle est issue des logiciels libres. Masutti ne suis pas complètement Stiegler dans son analyse. Pour ce dernier il faudrait sonner la fin du capitalisme et du consumérisme tel qu’il existe pour que la société de contribution s’épanouisse sinon elle restera au stade embryonnaire.
L’idée de Masutti c’est que les Big Tech contribue massivement au logiciel libre, en terme de financement et de contribution. Et il y a des choses très bien, des savoirs sur Facebook. On ne peut pas tout rejeter – il n’a pas tord.
Pour Masutti il faudrait « adopter une logique de l'action pour imposer au politique les savoirs et les pratiques collectivement élaborés et d'ores et déjà adoptés ». (p422)

L’auteur demande à ce que les données personnelles (anonymisées) soient traités comme des biens communs pour éviter une exploitation commercial par le privés. C’est aussi ce que souhaite d’autres auteurs (non cité dans l’ouvrage) David Chavalarias dans son ouvrage Toxic Data, dans le contexte de la fragilité de nos démocraties lors des élections. Sur ce point, comme beaucoup d’autres, ces deux auteurs se rejoignent. Selon C. Masutti, dans un sens plus large, étant donné que le capitalisme de surveillance repose sur l’exploitation des données, « [celles-ci] devraient être considérées comme des biens communs ». (p424)

La ou j’ai du mal à suivre Christophe Masutti, c’est comment y parvenir sans changer nos institutions, nos lois ? Il cite plusieurs auteurs et ouvrages sur l’économie collaborative, la société de coopération, l’archipélisation des initiatives, les réponses sont-elles dans ces ouvrages ?
Selon lui « les institutions publiques s’adaptent là où les pratiques les mènent, par la force des choses. Le refus lui, ne peut être qu’idéologique. ». (p422)

J’ai du mal à penser qu’en créant ou en contribuant des modèles contributifs, en adoptant des logiciels libres, en créant des « archipels » on change radicalement l’ordre des choses. On est face à la même problématique que le réchauffement climatique, les choix individuelles ou sous forme de collectifs, sans légiféré, sont-ils suffisants ? C’est ma seule critique sur cet ouvrage, il ne m’a pas convaincu sur la façon d’arriver à une vrai société de contribution ou les Big Tech ne serait plus hégémonique, monopolistique comme actuellement.

En conclusion et malgré ce bémol, peut être parce que je n’ai pas bien compris où l’auteur voulait en venir, lisez-le les yeux grands ouvert, c’est une mine de références, d’analyses pertinentes et d’érudition. Il n’y a pas de déterminisme de la surveillance, l’ouvrage permets de comprendre pourquoi il vaut mieux s’engager, utiliser des logiciels libres, résister en produisant des biens communs, des contenus sur des blogs, plutôt que des données qu’on donne aux GAFAM.
Lien : https://www.romary.fr/2023/0..
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Les cartographes

Après avoir découvert la plume de Peng Shepherd avec son 1er roman, Le livre de M, un post-apo assez atypique, il me tardait encore plus de lire Les cartographes qui sort dans quelques jours chez Albin Michel Imaginaire que je remercie pour l'envoi.

Dans ce roman, nous rencontrons Nell, une jeune trentenaire, fille d'un couple de cartographes. Sa mère est morte il y a 30 ans et son père est donc un célèbre cartographe reconnu de la New York Public Library. Désireuse d'embrasser la même carrière que ses parents, Nell effectué un stage à la bibliothèque de New-York il y a 7 ans lorsqu'une violente dispute la brouille définitivement avec son père : il la fait virer de la bibliothèque, black-lister de toutes les institutions susceptibles de lui fournir un job et sort de sa vie… Jusqu'au jour où il est retrouvé mort dans son bureau. Sa mort est-elle naturelle ? Nell est résolue à éclaircir ce mystère.

J'ai adoré retrouver la plume totalement addictive de l'autrice dans ce thriller fantastique qui n'a pas été sans me rappeler les romans de Dan Brown relatant les aventures de Robert Langdon. L'intrigue est différente bien sûr mais on y retrouve, je trouve, le rythme et l'addiction à suivre le personnage principal dans sa recherche de la vérité. c'est tout autant un page turner ! Les découvertes que va faire notre héroïne vont lui permettre de découvrir le passé de ses parents et de leur bande de cartographes et j'ai beaucoup aimé cette seconde temporalité !

Le personnage de Nell et la souffrance qu'elle ressent suite au rejet de son père m'ont touchée. Et j'ai adoré les cartographes ! J'ai deviné quelques petits dénouements mais l'intrigue globale et ses explications m'ont bluffée et passionnée ! C'est hyper original et bien construit.

Ce roman est beaucoup moins barré que Le livre de M (que j'ai beaucoup aimé, cf. ma chronique toute récente) et je le recommanderais peut-être plus pour découvrir cette autrice dont je vais suivre assidûment les prochaines sorties.
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Si tu m'aimais vraiment

je suis fan de cette auteure qui relate des faits réels, souvent des crimes ; dans celui ci, le père manipulateur, va orchestrer un meurtre dans lequel, il va accuser sa fille. Les policiers ne peuvent pas faire grand chose, et la petite Cinnanon va finir en prison à 15 ans ; toutefois, ils vont poursuivre leur enquête, pour faire tomber le père pour incitation au meurtre. Ce livre est très prenant, on a du mal à le lâcher.
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PAR 3: Golf

Le Thriller n'étant pas mon genre de lecture préféré je ne suis probablement pas le mieux placé pour juger! Néanmoins j'ai trouvé ce récit distrayant, avec un suspense bien mené et des rebondissements inespérés répondant ainsi à nos attentes de surprises.
En particulier, ce roman m'a attiré car l'action se situe autour d'un parcours de golf, sport auquel je m'initie, et l'auteur s'en donne à cœur joie pour caser tous les termes techniques et autres anglicismes que les siècles n'ont pas su traduire.
De Hossegor qui est le lieu où se déroule principalement notre 'fairway', on voyage aussi du Sénégal jusqu'au Chili et même dans l'histoire en remontant le temps jusqu'à la dernière guerre mondiale et ses blockhaus en béton (à côté du bunker, of course).
Bref ce n'est pas du Harlan Coben mais ça se laisse lire avec plaisir.
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Les Veilleurs

Yann Dégruel est un auteur de bande dessinée mais le monde de l'édition n'est pas tendre et ne permet pas toujours d'en vivre. C'est pour cette raison qu'il s'est mis à la recherche d'un autre boulot, plus alimentaire celui-ci. Pendant trois ans, il est donc devenu veilleur de nuit dans une maison particulière, qui accueille des personnes porteuses du trouble du spectre autistique. A moins d'y être confronté personnellement, je pense que la majorité des gens perçoivent le monde du handicap avec une image peut-être naïve, un peu ignorante mais sans forcément avoir de préjugés négatifs. Des livres comme celui-ci permettent de nous ouvrir les yeux, tout en douceur.

Ce qui est intéressant avec cette bande dessinée, c'est justement de découvrir avec l'auteur un monde qu'il ne connaît pas et que je connais très peu également. Au fil des pages, les rencontres se font, la peur s'efface et les dessins réalistes, touchants, nous montrent une réalité qu'il n'essaye pas d'embellir. J'ai été touchée par son cheminement, par sa réflexion qui change au fil du temps. Touchée par les rencontres, qu'elles soient avec les collègues ou les résidents, émue de ce regard qui évolue et qui permet de voir bien au-delà du handicap. L'être humain, quel qu'il soit, si on gratte un peu, peut posséder des ressources insoupçonnées.
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Glen Affric

Une nuit blanche pour moi, DEUX nuits blanches pour mon fils .... Les personnages sont devenus mes potes ! L'histoire est menée tambour battant, aucun superflu, il n'y a rien à jeter ! Même si la fin est un peu "prévisible" on ne la devine qu'à l'antépenultieme page. La tension dramatique est maintenue du début à la fin : BRAVO !
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Il pleuvait des oiseaux

Ce bouquin est tombe (pleuvait) sur moi vraiment par hasard. Un commentaire sur facebook d’une amie que je n’ai pas vu depuis longue date m’a donné droit à une copie de ce roman de Jocelyne Saucier – je n’ai jamais entendu parle de ni elle ni son livre. L’histoire est exceptionnelle et me donne le gout de voir le nord ontarien. C’est également un bon moment pour lire une histoire qui parle d’un vrai isolement a longue terme. Merci Louise.
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Les gens heureux lisent et boivent du café

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La petite fille de la rue Maple

Ce petit livre relate la ségrégation faite aux noirs dans l'Amérique des années 50, une petite fille noire, sans père à la maison, vit avec sa mère mourante et sa grand mère. Un femme blanche, vivant les beaux quartiers, va s'imposer dans cette famille, aider, et accepter de devenir la tutrice de cette enfant après la mort de sa maman, cela me semble peu crédible, mais ca reste un bon moment de lecture.
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Persona, tome 1 : La capitale de lumière

Tout d'abord, un grand merci à Babelio et Hachette Romans pour l'envoi de ce livre en service presse, dans le cadre de la masse critique Babelio !

Clairement, c'est 399 pages de bonheur. Ce livre mérite amplement une note de 4,5/5, même 4,75 si cette note était possible sur Babelio !
Je ne m'attendais pas à autant aimer !

L'univers est très bien construit, à la fois simple et facile à comprendre, une fois que l'on a tout bien en tête, et dense et bien pensé. L'autrice le détaille bien, sans que cela soit indigeste pour autant.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce monde, sa magie, ses décors ! C'est un émerveillement perpétuel pour l'imagination !
Et le système mis en place et la société sont vraiment intéressants ! J'aime beaucoup l'idée de base et ce que l'autrice en a fait !

Le récit est entraînant, je ne me suis pas ennuyé ! Les 150 dernières pages vont très vite, elles sont addictives ! Ça ne s'arrête jamais, et on se demande où l'autrice va nous emmener !
Je pense par contre avoir deviné l'événement des 2 dernières pages depuis bien longtemps, ainsi que d'autres qui en découlent, mais je ne dirai rien pour ne pas spoiler. J'avais aussi deviné quelque chose en rapport avec Adélaïde un peu avant que cela se produise, mais tout ça n'entache en rien la lecture !

Au-delà d'un livre, c'est une œuvre très philosophique, abordant de nombreuses interrogations sur les choix, la vie, le bien et le mal (fortement nuancés), la bienveillance, l'identité... L'autrice a une plume idéale pour délivrer des messages. Je ne compte plus les phrases et les personnages ayant fait écho en moi !
Que l'on soit touchés ou non (sans vouloir faire de jeu de mots) par tous les sujets soulevés, tout le monde pourra trouver son compte dans ce récit, et plus particulièrement les jeunes en proies aux questionnements.

Quant aux personnages, ils sont vraiment splendides. Ils parleront certainement à plus d'un.e, moi le premier. Tous crédibles, vrais, nuancés, et ils connaissent une nette évolution parfaitement amenée tout au long du livre. On voit qu'ils n'ont pas été écrits en un jour. Ils sont vivants.
J'ai beaucoup aimé Isidore, dans lequel j'ai pu énormément me retrouver. Pas pour tout évidemment, mais il m'a souvent rappelé moi, de par sa sensibilité, sa façon de voir les choses, ses raisonnements, ses sensations, ses réactions. En plus de ça c'est un personnage extrêmement intriguant !
Je me suis aussi reconnu en Andrea, un peu moins qu'en Isidore mais beaucoup quand même, dans ses actes, sa manière de penser, ou certaines de ses indécisions.
Pax est très attachante, je l'ai aimée dès le début !
Desideria aussi (malgré qu'elle n'inspire pourtant pas la sympathie au premier abord), en laquelle j'ai une grande confiance.
Également en Éloïse, que j'apprécie beaucoup, même si elle m'a un peu déçu sur la fin, moi aussi.
Sans oublier Pyrame, qui devient très vite attachant, et dont l'évolution est notable !
On a droit à un found family très bien fait et réaliste, que j'ai beaucoup apprécié !

J'ai trouvé un petit côté Harry Potter, surtout dans les personnages principaux et plus particulièrement Evander et Thisbé. Tout en ayant cette ressemblance (selon moi), ils sont quand même très différents et suivent leur propre chemin.
Excellentes les blagues d'Evander sur le lapin et la châtaigne, soit dit en passant. Je ne les connaissais pas X)

L'objet-livre est magnifique ! La couverture est superbe, la mise en page, la carte du monde, tout est vraiment beau et donne envie de le lire, ou même ne serait-ce que de l'avoir dans sa bibliothèque !
Le récapitulatif des Dons en fin de livre est appréciable, j'aurais juste aimé qu'il y ait un glossaire également, pour pouvoir un peu mieux s'y retrouver avec tous ces nouveaux mots.

J'ai été triste de refermer ce premier tome, mais en même temps satisfait, car je l'ai trouvé complet, totalement abouti (et c'est rare, surtout pour un livre à suivre). En bref, ce livre frôle le coup de cœur !
J'ai hâte de retrouver tout ce petit monde dans le tome 2, qui sort en septembre 2023. C'est à la fois proche et loin pour moi, ça va être difficile d'attendre jusque-là ! Ils vont me manquer en attendant !

En tout cas je vous recommande ce livre ! Lisez-le ! "Pour votre bien" ;)
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Jours de sable

Coup de cœur !

Magnifique roman graphique : dessins, photo, carte, intérêt historique et écologique.

Dust Bowl veut dire "bassin de poussière".

1937 États-Unis. La BD débute avec le reportage photographique d'un jeune new-yorkais, qui découvre avec effroi la désertification de toute une région des grandes plaines. Le sur-labourage (au lieu du pâturage) a accéléré les tempêtes de sable, obligeant les gens à fuir vers l'ouest, cad la Californie.

Les dernières pages donnent plus d'explications sur cette situation catastrophique.
On apprend que la FSA, Farm Security Administration, est une organisation gouvernementale créée pour venir en aide aux agriculteurs les plus pauvres, suite à la Grande Dépression.
Elle a aussi collecté des photographies. Cette documentation aurait servi à John Steinbeck pour écrire "Les raisins de la colère".

Cette BD a reçu des Prix.
Aimée de Jongh, une autrice à suivre !
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Journal de l'exposition  Léon Monet, frère  de ..

Choisi à la librairie du Musée du Luxembourg, après avoir vu l'exposition sur "le frère oublié " du Grand Monet, le 24 mars 2023

J'ai fait ce choix pour partager et envoyer un souvenir de cette fort intéressante exposition parisienne à un ami jurassien...et ces petits Journaux d'exposition sont loin des " parents pauvres" qu'ils étaient à la fin des années 1980 et début de celles des années 90, avec seulement quelques feuillets illustrés en noir et blanc et un texte succinct !!..
Présentement ils sont abondamment illustrés en couleur, exclusivement, et accompagnés d'un texte aussi étoffé que précis !

Je débute ce billet par un extrait décrivant le rôle significatif que ce frère méconnu a joué pour aider et promouvoir la carrière de son cadet...

"Un collectionneur impressionniste

Léon Monet ne fut pas qu'un notable doublé d'un homme d'affaires
chevronné ; il joua un rôle actif de mécène auprès des impressionnistes.Son statut de frère aîné du peintre Claude Monet lui permet de traiter directement avec les artistes sans passer par leurs marchands, tel Paul Durand-Durel.Hors des oeuvres de son frère, l'amateur apprécie le travail de Camille Pissarro, d'Alfred Sisley et d'Auguste Renoir, ainsi que de plusieurs artistes de l'école de Rouen.
Non seulement il affirme un goût sûr pour les avant- gardes de son temps, mais il cherche à les promouvoir localement malgré l'indifférence des institutions. "

Ce " Petit Journal " est divisé comme suit:

-1. L'Artiste et l'entrepreneur
-2. Léon, mécène de Claude
-3. Les couleurs de la peinture impressionniste
-4.Quelques dates clés de l'histoire de la couleur
-5. La Société Geigy & C° de Bâle ( que Léon Monet développa de façon énergique et talentueuse)
-6. La mode du japonisme
-7. Un collectionneur impressionniste
-8. le Cercle de Rouen
-9. Pissarro chez Léon Monet
-10. Claude Monet à Giverny

Apprécié la lecture de ce petit Journal...qui m'a permis de prolonger un peu cette exposition des plus intéressantes ...qui vient de débuter au Musée du Luxembour et se terminera en juillet 2023....






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Le souffle des hommes

Ce jour où il me faudra être un autre

Second roman ambitieux, Le souffle des hommes suit Phérial dans ses multiples vies, de l'orphelin au comédien, du Serbe au Français, du veuf au père. Avec à chaque étape, l'envie de savoir enfin qui il est vraiment.

C’est par un désastre que s’ouvre le second roman de Philippe Krhajac. L’auteur d’Une vie minuscule (disponible en Folio sous le titre Un dieu dans la poitrine) y raconte la mort de la Yougoslavie. Après un conflit déclenché en 1991 et des milliers de mort, nous sommes au moment où l’OTAN décide d’intervenir, au printemps 1999. Pour Phérial et Danie, sa compagne, la situation devient beaucoup trop dangereuse. «Dans la fumée des décombres, les hommes courent à leur perte en tenant leurs bras arrachés. La fureur des bombes démolit la Serbie et Belgrade en feu laisse monter la sourde plainte de tous ces visages n’ayant pas cru que la punition finirait par arriver.»
Le couple décide de fuir en passant par Novi Sad. C’est là que les médecins vont diagnostiquer la présence d’un éclat d’obus dans la tête de Danie. Aussi décident-ils de gagner au plus vite la France pour des examens plus approfondis. Un nouveau déchirement pour Phérial l’orphelin qui n’avait retrouvé sa famille qu’en 1990, après de longues recherches. Français et Serbe, il s’était découvert une mère aujourd’hui exilée à Francfort. Une mère qu’il va retrouver pour lui annoncer le décès de son frère et de sa belle-sœur et la peur que lui cause la blessure de Danie.
Guilé, son ami et confident, lui conseille alors de veiller sur elle et de «faire son théâtre». Car il rêve d’une carrière d’acteur et de comédien.
Second rêve qui va se briser avec le décès de Danie, car dès lors il est en mode survie. Il se contente de petits boulots et avance dans la vie sans vraiment savoir pourquoi. Car ce nouveau drame le ramène à ces années d’enfance «bafouées, solitaires, tout comme l’ont été celles de ses petits camarades. Petits camarades chétifs d’alors, désœuvrés, promenés en train, en ambulance, d’un établissement à un autre, d’une famille à une autre, avec cette particularité de n’avoir pour elles, tortionnaires d’enfants, absolument aucune identité. Cette solitude, sans cesse... et qui fut mise à terre, envahie, violée, piétinée.»
Ce n’est qu’après sa rencontre avec Alice qu’il pourra reprendre le cours de sa vie, relancer sa carrière, essayer de refermer ses blessures et tenter de comprendre comment il a pu être abandonné, lui qui se jette à corps perdu dans la paternité.
Cette histoire «d’enfant perdu, de mère cherchée puis trouvée, cette histoire sans chichis, sans fées, si cruelle dans ses vérités» est bouleversante. En fouillant cette quête d’identité, Philippe Krhajac nous propose une intense réflexion sur ce qui fait un homme, construit son histoire. À fleur de peau, avec un cœur qui ne demande qu’à aimer.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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De la liberté des anciens comparée à celle des mo..

Petit livre, issu d'un discours, présentant les libertés plutôt que La Liberté... de la Grèce antique jusqu'aux heures graves, contemporaines de l'auteur. Plus qu'une analyse comparative, il y a le souci de montrer les évolutions du concept en parallèle à celles de la pensée, de la société, de la civilisation. Il est douloureux de prendre conscience du temps qu'il faut à la société pour prendre la mesure, pour évaluer, pour apprivoiser, et ce, pour... changer...
Peut-on se passer de regarder dans le rétroviseur ? Cette lecture me prouve encore une fois que ce n'est pas raisonnable... Merci...
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Les fils de novembre

Un très beau recueil de nouvelles, pour qui veut s'immerger dans les brumes de Flandres !

On y croise les mots de Maxence Van der Meersch, Agnès Varda déambulant sur les plages du Nord, la Grand Place de Bruges, le Mont Noir... Et bien d'autres choses encore, dans ces treize textes (9 nouvelles et 4 micro nouvelles) superbement écrits !!

Récits d'ambiance, au style ample et poétique, certaines de ces nouvelles ont été primées dans divers concours, et on comprend pourquoi !

Chacun des textes est un magnifique travail d'orfèvre : le mot juste, le déroulé précis de l'intrigue sans excès ni superflu... L'auteur est aussi photographe et cela se sent dans le "cadrage" des scènes, dans l'attention aux lumières et aux couleurs de la langue...

Bref, un recueil que l'on prend plaisir à "savourer", que l'on aime relire pour ses délicatesses d'écriture et pour l'évocation d'une région rarement mise en valeur et qui, ici, dévoile ses plus beaux atours, comme vue à travers les yeux d'un peintre flamand !

Une belle lecture, assurément !
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Derrière le déluge, le soleil brille toujours !

Il s’agit cette fois d’un feel-good sur le thème de la résilience et de rencontres imprévisibles.

L’histoire et les personnages sont sympathiques mais je trouve que cela manque de profondeur, je n’ai pas été touchée par les aléas de la vie de Margot.

La plume de l’auteur est fluide et facile à lire.

J’ai beaucoup apprécié les chapitres courts, ce qui rythme la lecture.

Ce livre peut donner du courage et de l’espoir aux jeunes mamans adolescentes en permettant de voir qu’il y a toujours du soleil derrière le tunnel.

Le livre se lit facilement et rapidement.

Si vous souhaitez lire un livre plein d’espoir, de résilience, d’amour, de changement de vie, ce roman est pour vous.

PS: j’adore la couverture.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Marlène

j'aime bien les romans historiques, mais moins quand c'est en période de guerre, celui ci fait l'exception, j'ai apprécié de suivre Marlène résistante et espionne.
Alors qu'elle doit retrouver des juifs résistants, elle va être arrêtée, et être emprisonnée a Auschwitz, ou elle sera amené à faire la "pute des nazi".
Ce livre, dont le sujet est dure, où les femmes sont traitées de façon ignoble, est un bon roman, que je recommande.
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Sa préférée

L'histoire : Jeanne a vécu son enfance sous la menace permanente des cris, des insultes et des coups de son père, qui pleuvaient dru et souvent, sur sa mère, Emma sa soeur aînée, et elle. Nous allons la suivre sur plusieurs décennies et comprendre comment elle gère la suite de cette enfance fracassée.



Mon avis : un roman magnifique ! Dès le début, nous sommes dans l'ambiance, dure, impitoyable, les insultes vulgaires, les coups d'une rare violence. Puis Jeanne arrive à "s'échapper" en allant faire des études à l'Ecole Normale. Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que même en faisant un pas de côté, ce genre de traumatisme ne s'efface jamais, toute la vie se fait en fonction de cette teinte-là, celle de l'enfance. Nous suivons donc Jeanne dans sa vie, professionnelle, amicale, amoureuse, et surtout dans ses réflexions, ses avancées, ses prises de conscience. Et c'est totalement passionnant, crédible de bout en bout, sans jamais une once de misérabilisme ou de voyeurisme, sans pathos ni grandes envolées lyriques. La distance de narration est parfaite, le respect juste, le regard acéré, le réalisme pointu. Jusque dans les moindres détails tout est crédible, criant de vérité, et pourtant superbement mis en mots, depuis les scènes de l'enfance jusqu'aux prétextes bidons des témoins, en passant par le poids social qui ne pèse pas sur les bonnes épaules, même longtemps après. Une très belle performance, sur un thème très épineux, traité avec brio.

J'ai beaucoup aimé la lecture de ce roman.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Reflets dans un oeil d'or

C'est la première fois que je lis un roman de Carson McCullers, et je suis impressionné par son style. En peu de mots, sans construction syntaxique alambiquée, l'auteure parvient à instiller dans son roman une atmosphère pesante et étrange. Chaque page ou presque déborde de sensualité, de désirs qu'on ne s'avoue qu'à mi-mots et qu'on s'autorise encore moins. Il se crée entre ces 6 personnes des relations malsaines, tiraillées entre rapports d'autorité biaisés et désirs sensuels ou sexuels. Ce "ménage à six" oscille entre obsessions, frustrations, passions aveuglantes, qui engendrent un sentiment de malaise chez le lecteur. L'auteure va puiser dans les profondeurs de la psychologie de ses personnages les ressorts qui vont rendre possible le drame que chaque page annonce. Deux personnages m'ont particulièrement interpelé : le soldat Williams, et Anacleto, le domestique philippin.
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Falling Again

le livre est trop mim's vraiment. on suit l'histoire de fleur et Aaron qui se sont perdus de vues assez jeunes alors que c'était leur premier amoureux. ils se croisent par hasard alors que Aaron ne reconnaît pas fleur. on suit donc leur évolution, des moments assez tristes, un livre chargé en émotion. même s'il y a quelques passages un peu chiant, le livre est bien écrit et l'histoire est incroyable.
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