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Sur le parcours j'ai cheminé ballotté par vos textes, bringuebalé par vos peines. Je me suis égaré, enivré des parfums de vos mots, des couleurs de votre mélancolie. Je me suis cogné sur vos mots cocons, vos phrases chrysalides qui éclosent à chaque relecture. Je me suis envolé avec eux, avec vous. Sur nos parcours, les mots sont lourds, les maux sont sourds. Sur nos parcours il y aura des hivers solitaires, des faits divers solidaires, des morsures, des morts sûres. Sur nos parcours nos pas sont gourds, à rebours du bonheur qu’on espère, de ceux qui naissent pères. Sur nos parcours il y a des îles, auberges passagères de nos âmes en tourmente, de nos drames qui nous mentent. Des nids de dénis qui délient nos délits, enferme nos mondes où l’on jette l’immonde en pâture aux raclures pour cacher nos ordures à coup de clozapine. Sur nos parcours les livres délivrent, les phrases embrasent. Vos mots tricotent les émotions, habillent nos sensations. Vêtements rêveurs. Sur nos parcours on aime se perdre dans nos tempêtes, face à l’infini du désespoir. On tâtonne, déchirant les êtres à la recherche de soi. On ouvre les amitiés déposées à nos pieds, soufflées par les vents de la vie, de la folie. Sur nos parcours les mots d'émaux, caresse sur nos peaux , on les a jetés, verroteries surannées d'intentions soudoyées. On n’avance pas aux rabais sur vos terres de vendanges. On se fait goutte de rosée pour se déposer dans les pétales de vos mots, emportée par vos flots, par la danse de votre poésie. Sur nos parcours, il y a des barreaux de ronces, des bars aux défonces. Des vies foutues, des vies qui tuent et nos vies de fous. Des rigidités, des frigidités et toutes ses commodités qui vous jugent, vous emprisonnent dans des H.D.T fantaisistes, des réifications surréalistes. Sur nos parcours il y a des silences qu’on interprète, des idées noires qu’on vous prête, des amours défaites, des anhédonies surfaites par nos sociétés anthropophages . Des mers formées par les larmes versées pour les êtres disparus, les rêves perdus, des mots mouchoirs pour étayer nos peines. Sur nos parcours on déverse nos rêves d'enfant sur nos maux d'adultes, des mots d'enfants sur des rave d'adultes pour oublier, pour s'aveugler. Sur nos parcours il y a des mots tendus pour nous retenir, nous soutenir, nous guider vers des îles comme vous. Sur mon parcours il y aura des hivers sans tango, des hivers sans amours, mais il y aura toujours vos phrases et mes souvenirs, des mots qui s’effacent peu à peu. + Lire la suite |