À l'occasion de la parution du roman "Liées par le sang - T3 - Par-delà les mers et les siècles" de Marie-Josée Poisson, découvrez le Jardin des Sulpiciens, trésor caché du Vieux-Montréal.
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Les romans historiques "Liées par le sang" de Marie-Josée Poisson sont disponibles en librairie :
Renaud-Bray : https://bit.ly/35gBcwa
Leslibraires.ca : http://bit.ly/3neGu1q
Indigo : https://bit.ly/3abYdDu
Archambault : http://bit.ly/3hQFPCo
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Vidéo : Giacomo Ferron
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En savoir plus sur le livre :
Quand passé et présent tissent de concert leur toile
1760 Devenu sieur de la Pelleterie à la suite de son mariage, Charles-Guillaume-Louis le Normant d'Étiolles s'établit sur les rives du Saint-Laurent. Mais les vents contraires de l'Histoire ont tôt fait de menacer son bonheur... Après avoir porté l'uniforme bleu de France pour défendre la colonie, il doit endosser la tunique rouge des maîtres britanniques afin de livrer bataille contre un nouvel envahisseur.
Appelé à rejoindre son mentor à Boston, Charles-Guillaume se voit accusé de trahison.
2006 La Montréalaise Louise Poisson se prépare à épouser en grandes pompes Geoffroy le Hideux, héritier de la Roche-Forest. Quelle mésalliance que celle d'une catin des colonies, issue de la lignée de Madame de Pompadour, et d'un jeune aristocrate français! La presse est aux abois. Au Québec, le fidèle généalogiste Alcide Germain poursuit son patient travail jusqu'à ce que de dramatiques éléments au sujet d'Étiolles, dit Poisson, soient mis au jour. Ébranlé, Alcide insiste auprès de sa cliente: elle doit rentrer au pays.
Ce qu'il a à lui apprendre ne peut qu'être montré.
Les héros voient leur vie emportée par le temps!
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Éclat d’un miroir…
Extrait 4
Grande marée qu’aspire
La lune pleine. Tout se cache
Dans cette poitrine.
Sommeil sur l’autre rive.
Ici, morsure du réveil.
Ton épaule
Attend, creux de vague.
Un arbre se couche sur le sable
La main remplie
De coquillages. Nacre et goudron.
Pourriture et sel. La nuit
Sort ses monstres. Une étoile
De mer est rongée par un crabe.
Un mât. Un mouchoir de fumée.
Une aile. La distance d’un rêve.
Un oiseau minuscule dit
Le bonheur d’être aveuglé
Par un jour encore.
Cris de sable
À Max Alhau
Le jour blesse la mer qui se cabre et gémit
Et le silence obscur qui frémit en toi-même
Mais le ressac éclate au reproche de vent
Tandis que nul n’entend les cris de ta poitrine.
Seule une vague dort au tréfonds de l’abîme
Qui rêve d’apaiser à jamais la tempête.
Qui saura l’écouter, cette sœur de l’oubli,
Et lira la chanson dédiée à l’écume ?
Et quel fou tenterait d’apprivoiser ces flots,
Tous ces mots de lumière enchaînés dans le sang,
Sinon celui qui veille au cœur de ton sommeil
Et qui ferme les yeux pour baliser la nuit ?
J'aime ma maison
J'aime ma maison chaude
L'hiver quand le vent rôde.
Le printemps y pénètre
Par toutes les fenêtres.
Sous le soleil qui sèche,
L'été ,comme elle est fraîche !
Elle est douce en automne
Dans le parfum des pommes.
Je t'aime bien, maison
Souriant aux saisons.
L'OISEAU D’ÉCUME
À Pierre Loubière.
L'oiseau d'écume et de sel
qui lie en sa parenthèse
le roc, la mer et le ciel,
l'oiseau qui jamais ne meurt
et déploie sa blanche fleur
quand se lève le soleil,
l'oiseau s'endort sur la grève.
Et c'est son envol de braise
qui vient traverser mes rêves,
qui penche dans le lointain
les voilures du couchant
quand je m'évade immobile
à la recherche de l'île
où mes morts sont souriants.
L'oiseau de neige et de vent
s'est posé sur ma fenêtre.
À la terre il faut renaître,
il faut labourer encore
dans la glaise du matin,
faucher comme lui le blé
de l'aurore, à grands coups d'ailes.
Incertitude. Où la voix
Dira le mot, la vie
Recommencera. Pour l'instant
Rien qu'une attente. Un désir
Qui n'ose s'avouer
Désir. Une aube
Oublieuse de la nuit
Mais qui doute du jour.
Tout pourrait rester ainsi
Entre rêve et sang,
Souffle et pierre.
N'avoir qu'une conscience,
L'angoisse. N'être qu'un remous
De néant. Mais la parole
Enfin gorgée de silence,
Voici que sur le fond
Blême du matin se lève
Un soleil sûr de sa fin.
Le jour tout neuf est là. Il ne sait pas encore
Qu'il est né . Sur la mer et le sable, il s'allonge
Et travaillé par l'ombre, il poursuit son sommeil
Jusqu'au soir. Le couchant alors lui fait sentir
Qu'il a vécu, qu' il part et qu'il est illusoire
Autant que le coeur noir du silence est réel.
Cependant les oiseaux vont déployer leurs ailes
Les enfants vont sourire aux volets de l'aurore.
( Le sillage seul")
Longtemps je t'ai construite, ô maison!
À chaque souvenir je transportait des pierres
Du rivage au sommet de tes murs
Et je voyais, chaume couvé par les saisons
Ton toit changeant comme la mer
Danser sur le fond des nuages
Auxquels il mêlait ses fumées
Maison de vent demeure qu'un souffle effaçait
(" Noir comme la mer")
LE COQUILLAGE
Porte à ton oreille
Ce beau coquillage
Rose du rivage.
Et tu comprendras
Toutes les merveilles
Du vent , des nuages ,
Des vagues sauvages ,
Du sable vermeil ,
Et tu dormiras
Sur toutes les plages
Et tu t'en iras
Pour tous les voyages !
NOIR COMME LA MER
Tout ce que je ne puis te dire
À cause de tant de murs,
Tout cela qui s’accumule
Autour de nous dans la nuit,
Il faudra bien que tu l’entendes
Lorsqu’il ne restera de moi
Que moi-même, à tes yeux caché.
Tout ce que je ne puis te dire
Et que tu repousses dans l’ombre
A force de trop désirer,
Cet amour noir comme la mer
Où venaient mourir les étoiles
Et ce sillage de lumière
Que je suivais sur ton visage,
Tout ce qu’autrefois nous taisions
Mais qui criait dans le silence,
Tout ce que je n’ai pu te dire
Le sauras-tu, sur l’autre bord,
Quand nous dormirons bouche à bouche
Dans l’éternité sans paroles ?
II
Parfois tu ris.
Personne ne le sait.
Pourtant tu gonfles tes poumons
jusqu'à faire osciller la lande.
Personne ne t'entend
qu'à tes pieds ce coquillage
qui pense toujours à la mer.