Nationalité : France
Né(e) à : Bône (actuelle Annaba, Algérie) , le
06/12/1888
Mort(e) à : Paris , le
27/01/1967
Biographie :
Alphonse Juin était un Français d'Algérie. L'un des grands chefs de l'armée de libération en 1943-1944, c'est le dernier général de la Seconde Guerre mondiale à avoir été élevé à la dignité de maréchal de France de son vivant.
Issu d'une famille modeste (fils de gendarme), française d'Algérie, il sort major de la promotion de Fez de Saint-Cyr en 1912 dans la même promotion que le général de Gaulle. Juin sera d'ailleurs le seul personnage à tutoyer De Gaulle quand ce dernier aura atteint un rang de chef d'État.
Pendant la Première Guerre mondiale, Alphonse Juin se bat au Maroc jusqu'en 1914, puis sur le front français à la tête des tabors marocains. Grièvement blessé en Champagne en 1915, il perd définitivement l'usage de son bras droit.
Après la guerre, il enseigna une année à l’École de guerre avant de regagner l’Afrique, où il se battit dans le Rif.
Étant repassé vers 1930 par l’École de guerre pour y dispenser un cours de tactique générale, il gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire, fut promu chef d’état-major des forces armées de l’Afrique du Nord, puis, à la fin de l’année 1938, général de l’armée d’Afrique.
En 1939, au moment de la déclaration de guerre, il fut nommé commandant de la 15e division d’infanterie motorisée. Il couvrit la retraite de Dunkerque en mai 1940, mena un combat désespéré, mais fut fait prisonnier le 19 mai. Libéré à la demande de Vichy en juin 1941, il fut envoyé pour succéder à Weygand comme commandant en chef des forces d’Afrique du Nord.
S’étant rallié aux Américains en novembre 1942, il prit la tête du contingent français qui arrêta la force de l’Axe en Tunisie, et contribua à l’anéantissement de l’Afrikacorps.
Chef d’état-major général de la Défense nationale de 1945 à 1947, il fut (1947-1951) résident général au Maroc. Nommé ensuite inspecteur général des forces armées, il exerça dans le même temps (1951-1956) le commandement interallié des forces terrestres du secteur Centre-europe de l’OTAN.
Élevé à la dignité de maréchal de France en 1952, Alphonse Juin se montra hostile à la politique algérienne du général de Gaulle, mais refusa néanmoins de soutenir le putsch des généraux.
Il a laissé quelques écrits, notamment un volume de Mémoires.
Membre de l’Académie des Sciences coloniales, il fut élu à l’Académie française le 20 novembre 1952, par 25 voix — une véritable élection de maréchal —, au fauteuil de Jean Tharaud.
+ Voir plusAjouter des informations