Il faut enfin noter que, dans les années de l'immédiat avant guerre, le Roi s'est opposé à plusieurs reprises à l'influence prédominante des partis et aux gouvernements qui n'attendaient même pas qu'un vote ait eu lieu au Parlement pour démissionner. Le souverain était encouragé en ce sens par les conseillers personnels de son cabinet et par certains membres de l'état-major.
Comme nous l'avons déjà constaté précédemment, l'instabilité résultait notamment de l'opposition croissante entre les communautés et de l'absence d'une majorité de centre droit, semblable à celle qui existait avant la crise et qui avait permis à Albert d'asseoir ses gouvernements. Il est frappant de constater par ailleurs que les défenseurs de la démocratie, tels Paul Van Zeeland, faisaient appel à l'ordre et à l'autorité et à la nécessité de se rassembler autour du trône. Le seul "chef" digne de ce nom était le Roi, symbole de la patrie authentique.