Ajoutons incidemment une dernière remarque! Pour produire quelque 8000 milliards de combustibles minéraux, combien n'a-t-il pas fallu de végétaux accumulés et très accidentellement préservés de la combustion dans la durée des temps géologiques; donc quelle absorption d'acide carbonique emprunté à l'air? Et, le jour où cet acide carbonique aura été restitué aux couches inférieures de l'air par nos cheminées d'usines, quels changements (dont nous avons déjà le prodrome sur les grandes villes industrielles) ne manqueront pas d'être réalisés peu à peu dans nos climats?
La Nature N°2127, 28 février 1914.
En dehors des énergies depuis longtemps connues (sinon toutes utilisées) comme la force des marées, la chaleur solaire, la houille blanche, on peut aujourd'hui penser à la radioactivité et à l'énergie intra-atomique. Il ne faut pas oublier toutefois, à cette occasion, comme on le fait souvent même quand on parle de l'électricité, que, pour développer et libérer ces énergies, il faudra commencer par une dépense d'énergie correspondante. Ce pourront être des engins mécaniques merveilleux, ce ne seront pas des créations de forces nouvelles. Nos forces se ramènent à peu près toutes à l'utilisation de l'activité cosmique ancienne ou récente (développement des végétaux houillers, aspiration des eaux vers les cimes, marées, etc.), ou encore à la recherche de l'activité analogue et particulière à la terre, que celle-ci a pu emmagasiner, par exemple à l'état de chaleur interne ou de radium. Cette chaleur interne et cette énergie propre au radium, totalement inutilisées jusqu'ici, deviendront peut-être des ressources.
La Nature N°2127 - 28 février 1914
L'humanité, qui a longtemps dépensé ses richesses minérales sans compter, paraît arriver à un de ces tournants de la vie où l'on commence à se demander de quelles ressources on pourra disposer pour la finir.
La Nature N°2127 - 28 février 1914
Il y avait sept ans que je m’étais proposé un problème que je n’ai pu résoudre directement, mais auquel j’ai trouvé par chance une solution, que je savais correcte sans pouvoir le prouver. Le sujet me revenait souvent à l’esprit et j’avais essayé vingt fois sans succès. Pendant plusieurs jours, j’avais promené l’idée avec moi continuellement. Enfin, je ne sais comment, je l’ai trouvée en même temps qu’un grand nombre de considérations curieuses et nouvelles concernant la théorie de la probabilité.