FLEURS D'AUTOMNE
Fleurs d’automne jetées sur la table de marbre
avec tant de couleurs et des parfums de miel
c’est l’été finissant meurtrissure des arbres
que déjà vous portez malgré votre arc-en-ciel
Sous la cascade froide et les herbes très vertes
elles furent cueillies par la main ingénue
qui déjà redoutait l’allée presque déserte
et la fraîcheur tombée sur les épaules nues
Brassée de fleurs d’automne un peu mélancolique
d’entendre s’écourter les matins et les soirs
vous vous ensoleillez d’un soleil romantique
dans le coin du salon où l’on viendra s’asseoir
Puis l’on éclairera plus tôt les lampes mauves
peut-être une flambée sera la bienvenue
dans la grande maison blottie comme une alcôve
tout se rapprochera septembre revenu
Fleurs d’automne signal de tant d’années qui passent
dans le demi-orgueil de votre éclatement
vous aimez la torpeur d’une vie un peu lasse
d’avoir trop épuisé les étés des printemps.
*********** LA FLEUR QUI PARLE ***************
J'ai découvert la fleur qui parle
dans un grand champ de romarin
pas très loin de la route d'Arles
il était très tôt le matin .
Une pierre presque violette
la soutenait comme un écrin
elle perdait un peu la tète
et moi aussi , je le crois bien .
Elle m'a dit de jolies choses
et des mots tellement petits
que passereaux et passe-roses
étaient comme des ombélies .
Elle m'a dit l'une après l'une
Les paroles d'Evangelie
et les serments de Pierrelune
aux blancs rendez-vous d'Arcadie .
Les arcs-en -ciel d'Offrefontaine
les misériers engoulevents
les martins-pêcheurs des fontaines
Faisaient partie de son plein chant .
Elle m'a dit battre frontière
l'opale pale d'Amélie
les épineuses ombrières
les grenats grenats d'Avoisie .
Alors j'avais tant de vacances
à écouter parler ma fleur
que mon silence de silence
sans doute , un instant , lui fit peur .
Et j'ai perdu la fleur qui parle
dans le grand champ de romarin
pas très loin de la route d'Arles
un peu de terre dans les mains .