Si le sort de ces deux pays pouvait suffire à expliquer les sympathies dont la Pologne jouissait parmi les Belges, celle-ci était encore, pour d'autre raisons bien précises, chère à la nation qui venait de conquérir son indépendance. On était, en effet, convaincu à Bruxelles, que l'issue de la révolution polonaise devait avoir des conséquences immédiates sur les destinées de la Belgique. On craignait que le Tsar ne pensât, après avoir noyé dans le sang l'insurrection polonaise, à réaliser les desseins néfastes dont celle-ci l'avait détourné. Ce n'était pas pour rien que le Moniteur qualifiant la Pologne d' "héroïque boulevard des libertés européennes". "La question belge se décide en Pologne" avait écrit l'Emancipation.