Poète, il excellait dans la poésie grivoise, agrémentant son entourage de vers légers que goûta Ronsard et dont parla Boileau dans son Art poétique.
Henri III le choisit comme précepteur du comte d'Angoulême, fils naturel de Charles IX, avant d'en faire le secrétaire de son cabinet royal puis de le nommer son lecteur ordinaire et secrétaire particulier, fonctions qu'il exerça jusqu'à la mort du roi.
Ayant bénéficié en outre d'une charge de conseiller au parlement de Grenoble, sa carrière ne souffrit guère du décès de son protecteur. Plaisant à Henri IV il en reç l'une des plus riches abbayes de Normandie.
Cette fonction ecclésiastique lui permit, dès le mariage du roi avec Marie de Médicis, d'être nommé premier aumônier de la Reine. C'est en cette qualité qu'il assista à Fontainebleau au baptême du dauphin, notre futur Louis XIII.
Jean Bertaut qui avait aidé son ami d'enfance Jacques Davy, poète lui aussi, promu cardinal du Perron, dans les subtiles démarches qui aboutirent à la conversion du roi de Navarre au culte catholique, exigées par son accession au trône de France, fut récompensé de son zèle.
Nommé évêque de Séez dans l'Orne, il assistait à l'assemblée du clergé, quand le roi fut poignardé. Durement touché par ce décès, il composa une oraison funèbre en son honneur, célébra un service solennel dans sa cathédrale, avant de succomber à son tour.
Quand je revis ce que j’ai tant aimé,
Peu s’en fallut que mon feu rallumé
N’en fît l’amour en mon âme renaître;
Et que mon cœur, autrefois, son captif,
Ne ressemblât l’esclave fugitif
À qui le sort fait rencontrer son maître.