2% des rues portent un nom de femme en France. 75% des budgets publics destinés aux loisirs des jeunes profitent aux garçons. 40% des femmes interrogées déclarent renoncer à certains lieux publics pour éviter des comportements et propos sexistes
Les thématiques de la ségrégation des sexes, de la domination masculine, des stéréotypes de genre constituent autant de dimensions structurantes de l’espace public, espace loin d’une neutralité proclamée par la commune citoyenneté
Par travail domestique mobile, nous entendons tous les déplacements liés à l’accomplissement de responsabilités familiales ou ménagères, qui s’ajoutent potentiellement aux déplacements domicile-travail : à savoir accompagner un enfant à l’école aux activités extra-scolaires, accompagner un enfant malade (chez le médecin ou à la maison), faire les courses, ou réaliser tout autre déplacement bénéficiant à d’autres membres de la famille (visites administratives, soirées de parents d’élèves, etc.)
Si comme nous l’avons vu, à l’échelon communal, les femmes s’approprient des espaces plus larges que les hommes, car elles circulent souvent en raison de leurs responsabilités domestiques et éducatives notamment, elles sont moins nombreuses à parcourir de plus longues distances
La production de l’espace résulte alors de la conjonction de ces critères, des temporalités qui leur sont liées – ainsi, le rythme d’une journée varie selon que l’on est homme ou femme, son âge, ses revenus – et l’accessibilité du territoire
Cependant, contrairement au fait de conduire les enfants le matin, aller les prendre à la sortie de la crèche ou de l’école signifie également s’en occuper jusqu’au soir
L’événement devient un brouhaha, ce qui blesse ou angoisse est constitutif des déplacements et des interactions du quotidien