Étudier l'oeuvre d'un architecte de la fin d'une période inconnue est un défi. Il faut en effet présenter l'architecture de l'ensemble du XIXe siècle pour pouvoir considérer sérieusement l'oeuvre de Jos.- P. Ouellet. Il aurait été moins compromettant de faire abstraction de cette évolution des formes vers Jos.-P. Ouellet. Cela nous aurait permis d'isoler notre sujet et de le traiter en soi. Procéder de la sorte aurait pu conférer à notre étude un caractère plus définitif. Qui aurait pu alors vérifier notre démarche, corriger ou nuancer notre jugement sur Jos.-P. Ouellet?
La Crucifixion
Ce petit tableau est d'Eugène Hamel, d'après une gravure de l'oeuvre
d'Antoon Van Dyck. Une première copie de ce tableau, importée au Québec en 1817, orne encore aujourd'hui l'église Saint-Roch de Québec. Fort populaire, cette composition a été reprise par de nombreux peintres avant Eugène Hamel; Antoine Plamondon, Joseph Légaré et Théophile Hamel en ont laissé des copies dans plusieurs paroisses.
La maison Maizerets est située sur une des premières concessions faites en Nouvelle-France. Bien qu'en soi, le terrain de Maizerets, fortement morcelle, ne témoigne qu'en partie de ce vaste domaine acquis par le Séminaire, il est important de retracer les grandes lignes de cette localité, communément appelée la Canardière depuis la fin du XVIIe siècle.
Fidèle à la tradition architecturale établie au Québec, Jos.-P. Ouellet reprend en de nombreux endroits une élévation de façade qui peut nous sembler très peu originale au premier abord. De 1902 à 1924, soit pendant la période la plus dense de son activité, il construira une quinzaine d'édifices comportant une telle façade.
Dans ces monuments, une tour centrale coupe le faîte du toit de l'édifice abritant les nefs, interrompant la mouluration très épaisse du pignon. Très dégagée en avant, cette tour dépasse nettement le sommet de la charpente, constituant en quelque sorte un étage supérieur. Dans la majorité des cas, l'architecte prend soin d'indiquer cet étage par un bandeau horizontal, qui contourne l'avancée.
Ce type de façade, très simple, est chose courante au Québec dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce n'est en fait que le maintien de la traditionnelle petite façade courante du XVIIIe siècle, augmentée d'une tour centrale.
Notre-Dame-des-Victoires est la seule église de la basse ville appartenant aux habitants français. Située sur la place du Marché, unie et massive à l'intérieur comme à l'extérieur, elle possède ses titres d'ancienneté, ayant été construite et utilisée comme église dès 1690. Cette année-là, la grande joie causée par la défaite de Sir William Phipps qui voulait conquérir la ville, amena l'institution de la fête de Notre-Dame-de-la- Victoire, que l'on devait célébrer dans l'église le 7 octobre, jour où la première nouvelle de l'arrivée des Anglais fut connue.