Alors c’en serait fait de la race souveraine. Ce qui avait été inspiration, génie, lumière divine sous les fronts chitineux, ne serait plus qu’instinct. Tout sombrerait : curiosité, progrès, intelligence, amour. Comme les corps sans sexe, les âmes sans désirs demeureraient stériles. Ce serait pour toujours la stagnation grise, morne, opaque, la répétition sns fin et sans espoir des gestes des ancêtres.
En vain les millénaires se succéderaient . Les formiciens immobiles verraient peut être naître et mourir d’autres essais de la Nature. D’autres êtres sociaux passeraient, pleins d’orgueil, eux aussi, et se croiraient éternels. Les formiciens survivraient à tous, persévéreraient à travers les cataclysmes, dureraient autant que la Terre, parce que, même déchue, leur race est indestructible.