Reliée à ces cordons essentiels d'une part, et à ces fils en plastique qui pourraient paraître si insignifiants d'autre part, je me révèle. Je suis fille, je suis mère, je suis corps, je suis esprit, je suis alignée, je suis force et douceur, envie et pouvoir, conviction et amour. Je me trouve au bon endroit pour la première fois de ma vie et l'idée de cacher mon tire-lait ne me traberse pas l'esprit.
[Mon père] est perdu à n'en pas douter, et je devine ses yeux rougis et humides. Je le decouvre capable d'une empathie que je ne lui connaissais pas. Plus je déballe et moins il respire. J'entends qu'il se tourne. Il m'offre son dos pour ne pas livrer son coeur.
Elle me sourit, vraiment. Je veux dire qu’elle ne fait pas semblant d’être heureuse et gentille. On voit à son visage qu’elle est épanouie et j’ai envie de la défigurer parce que ce visage ravi c’est celui qu’elle m’a volé.
La vie distribue les rôles,
Les hommes tracent leurs routes,
Et le temps brouille les pistes...