Avant les années soixante-dix, les migrations connues par les Italiens ont surtout été internes : ouvriers de Campanie, de Calabre, des Pouilles et de Sicile quittant le Sud pour travailler au Nord, dans les usines du triangle industriel Milan-Gênes-Turin. Pendant longtemps, ce furent eux nos "étrangers" à intégrer, maltraiter et discriminer.
Il me semble que l'équipe de France joue un peu malgré elle le rôle de baromètre du "vivre ensemble" : saluée et citée en exemple d'intégration quand elle gagne, critiquée et réduite à une métaphore de l'échec de toute une nation quand elle perd.
Seul habitant de La Spezia a le droit de rabaisser son lieu d'origine, comme tout Italien typique n'importe où dans la Botte le ferait pour sa propre ville natale, mais il ne tolère pas que d'autres osent le faire.
Il se peut que Johnny résume à lui seul ce que le festival de Sanremo représente pour les Italiens : la capacité d'accompagner la vie de plusieurs générations de ses concitoyens.