Anonyme

Ce qui est bien sûr, c'est que je vis une vie stérile et qu'excepté du plaisir, l'on ne tirera rien de bon de moi. Quand j'aime, je corromps et tout mon être est comme une belle fleur dont le parfum tue. Je n'ai plus rien à vous dire, cher Docteur, et la tâche est terminée. De ma vie, je n'aurai plus rien de nouveau à confesser. J'aurai encore des amours, des aventures, des passions peut-être, mais tout mon être, ne l'ai-je déjà pas fouillé et livré ? Et que pourrais-je donc révéler que vous ne sachiez déjà ?
Je vous ai dit les causes et les effets, à vous de les étudier et d'en faire profiter la science et l'humanité. C'est une belle chose que de rendre le monde meilleur ou au moins d'en avoir le désir. Quant à moi, tel que je suis né je vivrai et tel je mourrai. Adieu donc et à jamais !

Fin de la lettre au Dr Saint-Paul, septembre 1896, p. 145