Le soir parfois, je sors de chez moi. Et ainsi que cela se pratiquait couramment autrefois, je me promène. À pied ! à marcher ainsi entre les blocs dortoirs, je me sens presque libre, comme on peut être libre au plein cœur du désert. Eux. Le soir, ils ne sortent pas. Le soir, derrière leurs portes à double sécurité, ils regardent la télé. Et petit à petit, ce scintillement d’électrons prend dans leur tête et dans leur cœur, la place du monde réel. Pourtant, derrière le béton-pâte du décor, le monde réel existe encore quelque part. Ailleurs. Mais pour le voir, il faut sortir, et eux, le soir, ils ne sortent pas. Mais ce soir n’est pas un soir comme les autres.