Saint-Nazaire janvier 1936
« En allant du centre ville au port, je me suis senti dans un tableau de Turner, le brouillard était si épais que je ne voyais pas l’extrémité de l’embarcadère. Saint-Nazaire est une ville de plomb, minérale. Avec le froid et les bourrasques, je suis le seul à marcher dans les rues. Au-dessus du chantier naval, le soleil couchant est incandescent, les mâts et les quilles des navires semblent en flammes. L’estuaire flamboyant et les lumières des phares m’ont redonné du souffle. Saint-Nazaire est accueillante pour qui erre angoissé et sans but. L’une comme l’autre nous avons besoin d’un bombardement pour renaître. »