AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Dounyo


- Eléa... Tu es la « Naturelle », n’est-ce pas ? Oui, bien sûr, j’aurais dû m’en douter, avec ton ascendance, marmonna-t-il dans la barbe qui commençait à ombrer son menton. Ta mère a tenté le coup, elle aussi, tu le savais ?
Eléa haussa les épaules, les larmes lui montant aux yeux.
- Tout le monde est au courant, on dirait, se renfrogna-t-elle.
- Allez, fais pas ta mauvaise tête, c’est pas si terrible que ça, voyons ! Les filles se plaignent pas, en tout cas ! Elles sont bien nourries, en parfaite santé, avec tout un tas de Sanis à leur chevet, franchement, il y a pire, tu sais !
- Ouais, c’est bien une remarque d’homme, ça ! s’énerva-t-elle en se tortillant sur son siège. Vous vous en fichez bien, vous, qu’on perde notre santé à pondre à la chaîne des mômes pendant vingt longues années, avant d’être lâchement abandonnées, sans formation, sans enfant, sans rien à quoi nous raccrocher ! C’est facile, pour vous, une petite séance de caresse solitaire tous les quinze jours et hop, on oublie jusqu’à la prochaine fois !
- Oh là, comme tu y vas ! s’exclama Lar en riant. Et bien, je suis bien content de t’avoir mis les menottes, parce que tu m’as l’air sacrément remontée ! Enfin bon, t’es qu’une enfant, et même si Monsieur Lon avait l’air d’avoir des doutes, je suis quand même capable de tenir tête à une gamine dans ton genre. C’est pas comme si tu étais suffisamment souple pour passer tes mains par devant, m’étrangler avec tes menottes pour me faire arrêter la voiture, récupérer mon arme et les clefs des menottes et t’enfuir, hein ? Haha, la bonne blague !
Et il éclata d’un rire tonitruant, qui acheva de plomber l’humeur d’Eléa. Ils roulèrent ensuite en silence pendant une dizaine de minutes avant d’entrer dans la forêt. Par la route, ils étaient obligés de faire un long détour pour contourner l’immense terrain de l’InEduc. En ligne droite, la forêt des Brigs, l’une des plus grandes du continent, n’était qu’à cinq cents mètres de la cantine. Eléa savait qu’elle s’étendait sur des milliers d’hectares, et elle réalisa soudain que jamais elle n’aurait pu s’en sortir. Et pourtant, elle aurait préféré mille fois mourir de faim et de soif, perdue dans l’immensité boisée plutôt que de finir à l’InVie...
Commenter  J’apprécie          00









{* *}