Réchauffement de la planète
- on a commandé du Beaujolais
… pas des vins chauds !
La terre sent le cramé, le ciel est troué, les étoiles fument.
Mathias Malzieu
Cassés de l'est, stressés de l'ouest
Rusés du Nord, usés du Sud
Vers quelle certitude, vers quelle latitude
Vers quelle lassitude, vers quelle certitude
Allez-vous ?
Bernard Lavilliers
Greenpeace a très tôt compris que les batailles se gagnent aussi dans les imaginaires.
Le 4 mai 1972, avec quelques compagnons de route, Robert Hunter crée à Vancouver une ONG: Greenpeace Foundation.
Historiquement, Greenpeace est d'abord un nom que le comité Don't make a wave de Vancouver, au Canada, peint sur la voile du Phyllis Cormack, un vieux rafiot canadien de vingt-quatre mètres, armé pour la pêche aux flétans. A bord, douze militants pacifistes et écologistes, des hippies dans la pure tradition de l'époque, comptent rallier l'île d'Amchitka, au large de l'Alaska, pour empêcher le gouvernement de Richard Nixon de procéder à un essai nucléaire souterrain. Nous sommes en 1971.
Sauver la Terre, dont nous ne sommes que des résidents passagers, de la catastrophe où la démesure de notre espèce l'entraîne.
On ne fait pas de planète sans casser du CO2
Franck Vandecasteele du groupe Marcel et son orchestre
Le 10 juillet 1985, dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, l'équipage du Rainbow Warrior fête l'anniversaire de Steve Sawyer, chargé de la campagne Nucléaire de Greenpeace International. L'occasion de se détendre avant de partir à Moruroa pour protester contre les essais nucléaires français. A 23h48, une explosion secoue le navire. Tout le monde évacue. Fernando Pereira, le photographe, fait demi-tour: il tient à sauver son équipement et les clichés qu'il a pris les semaines précédentes. Il est dans sa cabine quand survient la seconde explosion, à 23h53. Il est retrouvé noyé, quelques heures plus tard.
C'est dans la capacité à tolérer l'expression des lanceurs et lanceuses d'alerte que réside la vitalité d'une démocratie.
Nous sommes très différents les uns des autres. Notre ciment, ce sont nos valeurs et les moments forts que nous vivons ensemble. Il y a entre nous une solidarité et une fraternité que je n'ai connues nulle part ailleurs.
Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu.
Nous ne sauverons la Terre qui nous a vus naître que par nos résistances, nos mobilisations et nos combats, leurs inventions et leurs crédibilités. Dans la course vitale engagée face à l'irresponsabilité politique et l'avidité économique qui détruisent la nature et les espèces, il n'y aura d'autre sauveur que nous-mêmes.