Je fus j’ai cessé d’être…
Je fus j’ai cessé d’être quel tourment
m’infliges-tu d’être à nouveau compagne
lorsque sans croire sans savoir comment
mes mots n’apportent qu’un destin de bagne
la peste frappe mon attouchement
Depuis l’enfance chaque jour m’écrase
et le désir me ronge croc à croc
le fond de l’’âme c’est un lit de vase
je lutte pour souffrir d’être un héros
invraisemblable de l’arrière-base
J’imaginais naïvement le bien
m’ouvrant les grandes portes de la terre
on me jetait je ne reprochais rien
une monnaie de singe pour salaire
le chien fidèle avait sa vie de chien
Que faire la jeunesse est sans famille
seule pour le conseil et le souci
le temps se perd dans un brouillard qui brille
ni le rêveur n’a rien à faire ici
alors que mes possibles s’éparpillent
J’ai vainement cherché la compassion
et je croyais un peu en quelque chose
j’ai vu les murs où nous nous fracassions
et les cervelles grises de sclérose
et les sourires ceux de location
…
2.2.1947
/ Traduit du russe par André Markowicz