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Citation de Ziliz


Ziliz
06 février 2018
On peut gagner une guerre avec autre chose que la force : en se mettant à la place de l'ennemi, en jouant avec ses croyances, en usant de stratagèmes.
Alors que le conflit s'enlise après la mort d'Hector et d'Achille, l'idée vient à Ulysse de construire un gigantesque cheval de bois pouvant contenir une vingtaine de soldats et de le présenter aux Troyens comme une offrande à Athéna, censée les protéger lorsque le cheval s'élèvera dans l'enceinte de la cité. Dans le même temps, les Grecs feignent d'avoir levé le siège. La ruse est subtile : pour désamorcer le soupçon, le cheval est si gigantesque qu'il ne peut passer la porte de la ville.
Malgré les avertissements de Cassandre, les Troyens vont donc abattre eux-mêmes une partie de leurs murs pour y faire entrer l'offrande. Tel est le grand stratège : il ne se contente pas de ses propres forces - il fait de l'ennemi un acteur de sa propre défaite.
[... Mais] les Grecs perdent toute mesure dans le sac de la ville. Ils massacrent les Troyens dans leur sommeil, violent les femmes et tuent les garçons pour qu'ils ne se vengent jamais. Une fureur sans limite les consume, plus rien n'arrête leur folie, ils égorgent le roi Priam devant son palais en flammes.
Même les dieux n'en reviennent pas, eux qui pourtant ne sont pas des enfants de choeur.
Voilà ce que la guerre fait aux hommes, même quand ils prétendent la faire bien. S'élever dans les hauteurs de la stratégie n'empêche pas de tomber si bas.
Si les dieux avaient été bons, ils auraient empêché ce massacre, se métamorphosant en agents de la fourrière. Mais ils ne l'ont pas fait. Rien n'est plus divertissant, pour un dieu grec, que la guerre des hommes.
(p. 81)
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