Le Parisien

Lorsque les navires de Vasco de Gama parviennent sur les côtes de l'Inde, c'est le bide total ! Les explorateurs débarquent dans l'indifférence générale. En réalité, ils n'ont rien de très insolites pour les habitants de Calicut ou de Cochin, habitués depuis longtemps aux visages étrangers, même si la forme et les gréements de leurs navires diffèrent de ceux des négociants musulmans ou hindous qui fréquentent ces ports. Les marchands européens n'y sont pas non plus inconnus. Certains s'y sont même établis tels le vénitien Bonaiuto d'Albano ou les génois Girolamo Adorno et Girolamo da Santo Stefano. On les nomme afrani ou firangi ("francs") et certains se rendent jusqu'au Sri-Lanka et dans le sud de la Birmanie. Bref, Vasco de Gama pensait découvrir une nouvelle terre, il se retrouve en réalité au milieu d'un immense carrefour entre Méditerranée et mer de Chine où les populations se croisent et commercent depuis des décennies...